Sébastien Morelli | 19 Oct. 2015, 11h47 | MAJ : 19 Oct. 2015, 11h55
Le jeune homme comparaît pour le viol d'une femme de 18 ans en 2014 à Evry, commis avec trois complices âgés de 13 ans à 15 ans. La victime avait enduré des sévices d'une violence inouïe.
Un avocat du barreau de l'Essonne n'hésite pas à qualifier ce dossier comme « le plus sensible traité par le parquet d'Evry (Essonne) depuis vingt ans ».
Le 30 mars 2014, une jeune femme de 18 ans était violée et torturée à la sortie de la gare d'Evry-Courcouronnes, par quatre adolescents de 13 à 17 ans, dont trois frères d'origine turque.
A compter de ce matin et jusqu'à mercredi, le plus âgé d'entre eux, présenté comme le meneur, est jugé à huis clos par la cour d'assises des mineurs à Evry pour viols en récidive, actes de tortures et barbarie. Le jeune homme a déjà été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour des faits de vol avec violences et de viol sur un garçon de 13 ans commis le 6 mai 2012. Il était sorti de prison le 9 septembre 2013. Il encourt cette fois vingt ans de réclusion criminelle en tant que mineur à moins que l'excuse de minorité lui soit retirée au vu de la gravité des faits. L'accusé risquerait alors la perpétuité.Le 30 mars 2014, une jeune femme de 18 ans était violée et torturée à la sortie de la gare d'Evry-Courcouronnes, par quatre adolescents de 13 à 17 ans, dont trois frères d'origine turque.
Ses trois jeunes complices, âgés de 13 et 15 ans, ont, eux, déjà été jugés par le tribunal des enfants en avril dernier où ils ont écopé de cinq, six et sept ans de prison.
Ils avaient menacé de mort leur victime pour qu'elle ne les dénonce pas.
Ce matin du 30 mars 2014, à Evry, vers 5 heures, deux automobilistes découvrent une jeune femme de 18 ans, le visage tuméfié et en état de choc, errant dans la rue.
Elle leur explique avoir été violée par quatre inconnus.
Raccompagnée chez ses parents, la victime est prise en charge par les secours puis auditionnée par les policiers.
Le récit du calvaire qu'elle a vécu est insoutenable.
Cette nuit-là, la jeune femme est rentrée d'une soirée à Paris en RER et descendue à la station Evry-Courcouronnes.
Il est alors aux environs de 1 heure du matin.
En sortant de la gare, elle croise quatre individus coiffés d'une capuche.
Le plus grand enfile une cagoule et exige qu'elle lui remette son téléphone portable.
Ses acolytes sortent une bombe lacrymogène, un tournevis et un brise-vitre.
L'accusé commence à la fouiller, s'empare de ses bijoux et s'adonne à des attouchements sexuels.
Puis ils entraînent la jeune femme derrière un talus, la déshabillent tout en la frappant, et la violent.
Alors qu'un passant approche, les agresseurs la contraignent à se rhabiller sommairement.
L'accusé la prend par l'épaule et l'emmène dans le parc des Coquibus.
Il abuse à nouveau d'elle tout en fumant des cigarettes.
Les trois autres la frappent à coups de bâton.
Ses tortionnaires la violent encore à plusieurs reprises, la torturent, l'humilient, en s'adonnant à des actes indicibles durant deux heures.
Avant d'abandonner leur victime dans la nuit, ils la rouent encore de coups de pied et de poing au visage et sur tout le corps avec la volonté de la voir saigner.
Puis la menacent de mort, elle et sa famille, si elle les dénonce.
Les quatre auteurs de ces atrocités, domiciliés à Evry et Courcouronnes, avaient été rapidement identifiés et interpellés grâce aux bandes de vidéosurveillance de la gare.
L'aîné de la bande avait affirmé devant les enquêteurs avoir seulement voulu voler le portable de la victime avant de reconnaître avoir perdu le contrôle de lui-même, comme s'il « avait quelqu'un en lui ».
Des motivations racistes ?
Durant l'instruction, les mis en cause avaient avancé des motivations racistes.
Lors de sa garde à vue, le plus âgé avait ainsi lancé : « Quand je sortirai, je niquerai la France. »
Un autre avait demandé ses origines à la victime.
Et un troisième déclaré s'en être pris à cette jeune fille parce qu'elle était française et qu'il n'aime pas les Françaises.
Des éléments que les autorités policière et judiciaire locales avaient refusé de confirmer à l'époque.
L'information avait été relayée sur Internet et les réseaux sociaux, accusant les médias et les politiques de cacher la vérité sur un fait divers tragique survenu dans la ville du Premier ministre, Manuel Valls.
« J'ai été amené à gérer les choses avec le maire de Courcouronnes (Stéphane Beaudet, Les Républicains). Il y avait eu des consignes de diète médiatique, à la demande des parents.
Ce n'était pas pour l'image de la ville », assure Francis Chouat (PS), le maire d'Evry.
Au final, la dimension raciste n'a pas été retenue.
« Les juges ont choisi de retenir les qualifications les plus graves de viols et d'actes de tortures et barbarie, qui font encourir la peine la plus forte. Y ajouter l'injure raciale ne change rien à la peine encourue, confie une source proche du dossier. Mais ces propos ont été évoqués et seront abordés lors du procès. »
source via fdesouche
Durant l'instruction, les mis en cause avaient avancé des motivations racistes.
Lors de sa garde à vue, le plus âgé avait ainsi lancé : « Quand je sortirai, je niquerai la France. »
Un autre avait demandé ses origines à la victime.
Et un troisième déclaré s'en être pris à cette jeune fille parce qu'elle était française et qu'il n'aime pas les Françaises.
Des éléments que les autorités policière et judiciaire locales avaient refusé de confirmer à l'époque.
L'information avait été relayée sur Internet et les réseaux sociaux, accusant les médias et les politiques de cacher la vérité sur un fait divers tragique survenu dans la ville du Premier ministre, Manuel Valls.
« J'ai été amené à gérer les choses avec le maire de Courcouronnes (Stéphane Beaudet, Les Républicains). Il y avait eu des consignes de diète médiatique, à la demande des parents.
Ce n'était pas pour l'image de la ville », assure Francis Chouat (PS), le maire d'Evry.
Au final, la dimension raciste n'a pas été retenue.
« Les juges ont choisi de retenir les qualifications les plus graves de viols et d'actes de tortures et barbarie, qui font encourir la peine la plus forte. Y ajouter l'injure raciale ne change rien à la peine encourue, confie une source proche du dossier. Mais ces propos ont été évoqués et seront abordés lors du procès. »
source via fdesouche
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