© Capture écran Twitter Wandrille de Guerpel
Clémence de Longraye 18 mars 2024
Le
drame a été rapidement instrumentalisé. Mercredi 13 mars, Wanys R., un
jeune homme de 18 ans, décède après un refus d’obtempérer et une
course-poursuite avec les forces de l’ordre à Aubervilliers.
Dans les
heures qui suivent, l’extrême gauche, élus insoumis en tête, se
saisissent de cette affaire pour mettre le feu aux poudres. Récit de
quatre jours d’agitation sur les réseaux sociaux qui ont mené à
l’attaque du commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ce 17
mars.
Une attaque « préméditée »
Ce dimanche 17 mars, aux alentours de 23 heures, le commissariat de La Courneuve est pris pour cible par une « cinquantaine d’individus »
alors même que des policiers se trouvent encore à l’intérieur du
bâtiment. Tirs de mortiers, cocktails Molotov, incendies de poubelles…
Pendant quinze longues minutes de vive tension, les fonctionnaires de
police essuient les tirs des émeutiers. L’arrivée des renforts permet
finalement de rétablir le calme. Lors de l’attaque, deux policiers sont
légèrement blessés, annonce la préfecture. Neuf individus, dont sept
âgés de 18 à 21 ans et deux mineurs, ont été interpellés pour «
participation à groupement en vue de la préparation de violences et/ou
de dégradations, jets de projectile et tirs de mortiers en direction du
commissariat, et violences volontaires commises en réunion à l’encontre
des policiers ». D’autres interpellations sont attendues dans
les prochains jours et un important dispositif de sécurité a été mis en
place autour du commissariat et aux abords de certains points sensibles.
Selon Reda Belhadj, porte-parole SGP Police FO d’Île-de-France, interrogé par BFM TV, cette attaque aurait été annoncée par des tags « anti-flics ». « Ils clamaient une vendetta pour donner suite aux événements d’Aubervilliers. [Tout cela était] prémédité »,
assure le fonctionnaire de police. Un sentiment partagé par Laurent
Nuñez, le préfet de police de Paris, selon qui l’attaque serait « manifestement » liée au décès de Wanys, originaire de La Courneuve. Laurent Nuñez accuse par ailleurs l’extrême gauche « d’inciter à l’émeute ».
Quand l’extrême gauche souffle sur les braises
En effet, depuis la mort de Wanys, annoncée le 13 mars dernier vers
23 heures, élus et influenceurs d’extrême gauche s’activent pour
instrumentaliser cette affaire. Rapidement, alors que deux enquêtes ont
été ouvertes, l’une pour refus d’obtempérer, l’autre confiée à
l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour homicide et
blessures involontaires, ces militants imposent leur version des faits. À
les écouter, alors que l’enquête débute seulement et n’a pas encore
éclairci la responsabilité de chacun, l’équipage de police de la BAC
lancé à la poursuite de Wanys aurait « volontairement »
percuté le scooter du jeune homme, selon l’avocat spécialiste des «
violences policières » qui assiste les proches de Wanys, maître Yassine
Bouzrou. Une version qui ne prend pas en compte les premières constations du parquet : les policiers auraient « été contraints de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité », comme semblent le montrer les premières images de vidéosurveillance diffusées dans les médias.
Malgré ces contradictions, dans la foulée, Assa Traoré, la militante
antiraciste aux 418.000 abonnés sur Instagram, dénonce sur ses réseaux
sociaux « les violences policières ». « Il faut en finir avec cette manière de gérer l’injustice quand elle a le nom du racisme »,
martèle la jeune femme, qui se bat depuis plusieurs années pour faire
condamner des policiers après le décès de son frère Adama Traoré au
cours d’une interpellation. Le rappeur Médine lance, quant à lui, le
mouvement « Justice pour Wanys ». Et Elias d’Imzalène, influenceur communautaire déjà très actif lors des émeutes de Nanterre en juin, dénonce « une nouvelle affaire Nahel ». « L'arabe, le noir, le musulman sont-ils des bêtes à abattre en France ? », s'interroge-t-il, comme si l'origine du jeune homme entrait en ligne de compte.
« Joli feu d'artifice, ce soir ! »
L’extrême gauche, et notamment La France insoumise, embraye immédiatement.