Marie Delarue 28 décembre 2022

C’était une intronisation en grande pompe, le 17 septembre dernier : porté par une sono à fond, drapeaux européens flottant devant l’écran géant, Stéphane Séjourné, promu secrétaire général, s’avançait sur la scène du Carrousel du Louvre. 

La République en marche faisait sa mue pour entrer dans la cour des grands : de « mouvement », LREM devenait « parti ». Renaissance s’avançait vers les fonts baptismaux au son des flonflons. On allait voir ce qu’on allait voir.

Trois mois et demi se sont écoulés et il ne reste plus que deux jours aux aficionados du Président Macron pour adhérer au parti s’ils veulent, en janvier, voter aux internes. C’est donc là que se révèle l’horrible vérité : Renaissance cherche en vain les clients, même cachés sous les bancs de l’Assemblée.

C’était pourtant simple, en 2017, quand il suffisait d’un petit clic pour se revendiquer membre de LREM. Ils étaient alors 400.000, à ce qu’il paraît. Les années Covid sont passées par là, avec leurs tracasseries totalitaires, les bouffonneries du « en même temps », le dédain même pas dissimulé du Président pour un peuple de grouillots, son mépris assumé de la démocratie, ses bouderies post-électorales, ses vidéos sur les réseaux pour ados prépubères, ses salamalecs à l’Algérie, etc.

Bref, quand il s’est agi de trouver du petit personnel pour les élites qui nous gouvernent, la denrée s’est faite rare. Malgré la fiesta tapageuse, ils n’y eut que 12.486 personnes pour prendre part au scrutin, en septembre, quand 27.624 adhérents – dits « profils certifiés » – avaient été inscrits. Soit une abstention de 55 %. Emmanuel Macron, le Président-qui-n’a-jamais-tort, balaya cela d’un revers de main : « Les partis de masse, cela n’existe pas en France. Ce sont tous des partis de cadres et d’élus. »