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Le 6 janvier prochain, les Arméniens célèbreront Noël : naissance de l’Enfant Dieu, espoir de vie.
Dix jours à attendre et à espérer… Dix jours pendant lesquels les habitants arméniens héroïques qui s’accrochent à leurs rochers du Haut-Karabagh vont espérer de l’Occident, crier dans l’indifférence, continuer à mourir.
Il est des causes qu’on ne veut pas entendre. Quel est le tort de ces vieillards, de ces femmes et de ces enfants qui fuient ? Être Arméniens, être chrétiens, deux raisons d’être de trop. Qu’on les abatte au bord des routes, comme des chiens errants, qui s’en émouvra ? Personne, ou presque. La focale médiatique est déportée ailleurs, vers d’autres femmes peut-être, d’autres enfants, d’autres drames ? Parce qu’un peu d’émotion correcte ça rassure, ça donne un peu d’humanité, à ceux qui la génèrent et à ceux qui l’éprouvent ; sentiment du devoir accompli entre la poire et le fromage du Nouvel An.
Oui, on a rouspété contre la grève des contrôleurs de la SNCF du 24 décembre. On a pris l’autobus ! Oui, on a eu très peur ; parce, qu’à ce qu’on dit, on coupera le jus, par-ci, par-là, avant la fin janvier. On a éclairé sobre en bon citoyens. On va travailler plus, aussi, jusqu’à 65 ans. Quelle tuile ! On…
Mais, il est encore, malgré tout, des Français qui veillent et qui alertent, debout sur toutes les redoutes assiégées. Elisabeth Pierson écrit dans Le Figaro que depuis le 12 décembre les Azéris bloquent le dernier corridor qui relie l’Artsakh moribond au reste du monde. Acheminement des secours interdit, plus de vivres dans les étals, ni de médicaments à l’hôpital de Stepanakert. « Je crains beaucoup pour les soins enfants » témoigne Biayna, neurologue pédiatrique venue d’Erevan dans l’enclave. Le blocus islamique tue. Des patients vont mourir, faute de transfert immédiat.
Dans l’église de Martouni, pleine de la ferveur des fidèles transis, ils veillent, à la chaleur des cierges, dans l’attente de l’Enfant et des Mages. « On ne voit venir aucune aide de nulle part dans le monde. » déplore le père Hovhan, qui ajoute dans Le Figaro : « À part la France. C’est la seule qui nous regarde et s’inquiète pour nous. Nous tenons vraiment à remercier les Français. »
Remercier les Français ? Quelle ironie. Ce 23 décembre Emmanuel Macron a appelé le dictateur Aliev à faire ouvrir la route du Karabagh vers l’Arménie. Méritoire. Mais que valent ses gesticulations sans effet immédiat ? Quel est le poids de ce président sans divisions qui rêve de lauriers, mais reste asservi à plus puissants, par intérêt ou conviction ; dont les paroles habiles mais de vent, ne grisent ou ne consolent que lui-même et les amis choisis de sa courette ; dont chaque acte diplomatique est un revers cuisant ? Il n’est, hélas, qu’un héritier de plus des trahisons-compromissions françaises : Canadiens, Hmong, Harkis, Libanais, Kurdes, Arméniens, martyrs passés et à venir …
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