Tony Blair est désolé pour les erreurs de la guerre en Irak et admet que le conflit a joué un rôle dans l’émergence de l’Etat islamiquetitre le 25 octobre le quotidien britannique The Guardian.
 L’ancien premier ministre travailliste, fer de lance de l’intervention militaire en Irak de 2003, a donné le 24 octobre un entretien exclusif à la chaîne américaine CNN où il revient sur cet épisode.

Tony Blair s’est excusé “pour les erreurs commises dans la planification de la guerre en Irak et pour le manque d’anticipation de ce qui pouvait arriver si on éliminait le régime de Saddam Hussein”.
 Il a également demandé pardon “pour avoir utilisé des renseignements erronés”, faisant allusion aux allégations sur les “armes de destructions massives” irakiennes qui ont permis justifier l’intervention de la coalition.



A l’époque, un rapport britannique était venu renforcer les études de la CIA, qui soupçonnait l’Irak de Saddam Hussein d’avoir détourner de l’uranium nigérian à des fins militaires.
Tony Blair a également reconnu “qu’il y a une part de vérité à dire que la guerre en Irak est une des causes principales de l’émergence de l’EI”.
Même si, celui lui, “on peut pas faire porter la responsabilité de la situation de 2015 à ceux qui ont éliminé Saddam en 2003”.

Le rapport Chilcot

The Guardian cite longuement la vive réaction de la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, pour qui ce mea culpa tombe à point nommé.

Pour celle-ci, “Blair commence à préparer l’opinion aux critiques qui seront soulevées par le rapport Chilcot lorsqu’il sera publié”.
 Le rapport en question est une enquête publique initiée en 2009, sous l’ancien premier ministre Gordon Brown, et dont la date de publication a été reculée plusieurs fois, probablement jusqu’en 2016.
Celle-ci est sensée mettre en lumière les circonstances de la participation britannique à la guerre d’Irak de 2003.
Le report de sa publication est dû à la très britannique procédure de “maxwellisation” qui veut que toute personne étant critiquée dans un rapport officiel puisse avoir accès à celui-ci avant sa publication, afin d’avoir la possibilité de fournir des contres-arguments.
 Tony Blair pourrait bénéficier de cette procédure.

Mais pour Nicola Sturgeon, le report de la publication “est un scandale”.

Car pour la première ministre écossaise, si “la volte-face de Blair a commencé, le pays attend toujours la vérité”.

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