Le 27/10/2015
Le chef du gouvernement entend imposer des HLM dans 36 villes carencées en logements sociaux, telles Neuilly-sur-Seine, Fréjus, Maisons-Laffitte ou Le Cannet.
Mais n’allez surtout pas croire que Manuel Valls réalise là un énième coup de com’ pour faire palpiter l’encéphalogramme souffreteux de la cote de popularité socialiste.
D’ailleurs, il le lance sèchement aux journalistes s’étonnant qu’il n’aille pas à la rencontre des habitants : « Je ne répondrai à aucune question qui vise en permanence à politiser et à faire une image. »
À quelques semaines des régionales, cette escapade urbaine filmée du Premier ministre n’a rien à voir avec « l’image ».
S’il le dit.
« Je ne suis pas dans la reconquête », assure Manuel Valls, avant d’ajouter : « La reconquête, c’est le combat pour la République et, plus que jamais, c’est ça qui m’importe. »
Alors, pas dans la reconquête mais un petit peu quand même ?
Il aura, en tout cas, réussi à caser son mot fétiche censé galvaniser les foules : la « République ».
Manque de bol, les rues sont désertiques ; à croire que les opérations séduction du Premier ministre n’intéressent plus personne.
Pourtant, il s’en donne, du mal, pour caresser dans le sens du poil l’électorat issu de l’immigration, en énumérant une kyrielle de mesures à venir contre les discriminations.
Ce même électorat qui sifflait François Hollande à La Courneuve voici quelques jours, en lui réclamant « du travail ».
Le chef du gouvernement entend imposer des HLM dans 36 villes carencées en logements sociaux, telles Neuilly-sur-Seine, Fréjus, Maisons-Laffitte ou Le Cannet.
Pour ce faire, les préfets auront le droit de préempter des terrains et de délivrer des permis de construire.
Conclusion : un fonctionnaire qui n’a pas été élu par les administrés s’arrogera les pouvoirs du maire pour défigurer sa commune à satiété avec l’argent du contribuable et y implanter de la « mixité sociale ».
Il pourra aussi loger les demandeurs dans le parc privé ; le surplus de loyer sera acquitté par la municipalité.
Une politique aberrante qui revient à acheter des emplacements une fortune dans des secteurs cossus pour y installer des locataires au faible pouvoir d’achat, voire des fauteurs de troubles qui gangrènent illico le périmètre.
Les partisans d’une telle démarche seraient bien inspirés d’aller passer quelques nuits dans ces immeubles pour goûter aux joies de la diversité qu’ils prescrivent aux autres.
Soucieux d’éviter les bavures policières, Manuel Valls a choisi la date anniversaire très symbolique des émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois pour annoncer la généralisation des caméras-piétons expérimentées depuis avril 2013, qui enregistrent contrôles et interpellations.
On n’est jamais trop prudent pour protéger la racaille des forces de l’ordre.
Les employeurs ne sont pas épargnés par cette lutte obsessionnelle contre le racisme.
Une campagne de testing va être effectuée sur un échantillon d’entreprises de plus de mille salariés, pour évaluer les discriminations à l’embauche.
Avec un marché de l’emploi tellement vigoureux et florissant, on avait vraiment besoin de ce genre d’initiative, dont on a hâte de connaître le coût.
Manuel Valls veut « casser les logiques de ségrégation et d’apartheid ».
Il est amusant de noter que la gauche peut s’autoriser tous les détournements langagiers et les excès de vocabulaire sans provoquer l’hystérie des médias et des réseaux sociaux.
Mais, en définitive, on ne sait ce qui choque le plus dans cette mise en scène : les déclarations vides de sens, le clientélisme décomplexé, ou simplement ce troupeau de ministres en représentation, égarés dans des périphéries qu’ils ont abandonnées depuis longtemps.
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