Le 07/07/2015
Maintenant, il faut assumer.
Le peuple grec a plébiscité un novice en politique contre l’Europe des technocrates.
Il n’a pas choisi entre un programme et un autre, il a choisi un homme, pour son courage et son audace.
C’est une leçon que les technocrates de Bruxelles ne retiendront sans doute pas mais, pour ses adversaires politiques, c’est le K.-O., une déroute amplement méritée, car ce sont eux – les Karamanlís, Papandréou, Papadímos et autres Samarás – les vrais responsables du fiasco grec.
Maintenant, il faut assumer.
J’ai toujours pensé que la sortie de la zone euro était inévitable, je la crois maintenant imminente, et ceci pour une simple et bonne raison.
La Grèce était jusqu’à ces derniers jours un malade sous assistance respiratoire.
Aujourd’hui, on a dû en plus le mettre sous dialyse.
Je pense, bien sûr, aux liquidités que la BCE est contrainte d’injecter dans un système bancaire exsangue.
Comment en est-on arrivé là ?
C’est assez facile à comprendre.
Nous sommes en présence d’un phénomène classique de prophétie autoréalisatrice.
Puisque les Grecs craignent une dévaluation consécutive à l’abandon probable de l’euro, ils retirent leurs économies pour s’en prémunir, ce qui a pour effet de rendre les banques insolvables.
Le seul moyen de s’en sortir est de faire marche arrière, ce qui n’est possible qu’une fois le spectre de la dévaluation définitivement écarté.
La Grèce et l’Europe n’ont maintenant que deux issues possibles.
Soit l’Europe s’engage à retenir la Grèce dans l’eurozone à n’importe quel prix, soit la Grèce quitte l’eurozone.
Comme l’Allemagne et quelques autres pays fraîchement arrivés dans l’Union européenne ne veulent plus mettre la main à la poche, ni directement ni par la voie de la BCE, la Grèce devra, probablement dès la semaine prochaine, introduire un nouveau moyen de paiement.
Dans l’immédiat sous la forme d’une reconnaissance de dette, mais très vite sous forme d’une nouvelle monnaie.
Je gage, d’ailleurs, que cette monnaie ne s’appellera pas la drachme – ce serait ballot – mais plutôt l’euro grec, comme il existe le franc suisse ; psychologiquement, la différence serait énorme.
L’enjeu d’une nouvelle monnaie n’est pas seulement de rapatrier les dépôts, il s’agit aussi d’attirer les investisseurs étrangers.
On pense à la Russie, à la Chine mais aussi aux États-Unis et, pourquoi pas, l’Allemagne !
C’est à la fois la seule option possible pour survivre et la meilleure pour renaître.
Si, dans les têtes, un « Grexit » est acté, celui-ci va soulever d’autres interrogations.
La Grèce va-t-elle se retrouver au ban des nations, isolée diplomatiquement, contrainte de sortir de l’Union européenne, voire de l’OTAN, ou bien va-t-on vers un divorce à l’amiable ?
Le bon sens plaiderait pour la deuxième option.
L’Europe pourrait même entrevoir de récupérer 50 % de sa dette, si elle acceptait de la renégocier dans la nouvelle monnaie grecque.
Mais il ne faut pas écarter le facteur humain.
Tsípras, parce qu’il est classé « extrême gauche », parce qu’il est ami avec Poutine et parce qu’il a osé défier les oligarques de Bruxelles, a certainement suscité beaucoup de rancœur chez ses partenaires européens.
Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy à son sujet, insultantes et ridicules, en témoignent.
Vient enfin la question de la contagion.
Pas de danger, dit-on.
Dans l’immédiat, c’est probable ; en décembre prochain, nous en reparlerons avec… Pablo Iglesias (Podemos).
Il n’a pas choisi entre un programme et un autre, il a choisi un homme, pour son courage et son audace.
C’est une leçon que les technocrates de Bruxelles ne retiendront sans doute pas mais, pour ses adversaires politiques, c’est le K.-O., une déroute amplement méritée, car ce sont eux – les Karamanlís, Papandréou, Papadímos et autres Samarás – les vrais responsables du fiasco grec.
Maintenant, il faut assumer.
J’ai toujours pensé que la sortie de la zone euro était inévitable, je la crois maintenant imminente, et ceci pour une simple et bonne raison.
La Grèce était jusqu’à ces derniers jours un malade sous assistance respiratoire.
Aujourd’hui, on a dû en plus le mettre sous dialyse.
Je pense, bien sûr, aux liquidités que la BCE est contrainte d’injecter dans un système bancaire exsangue.
Comment en est-on arrivé là ?
C’est assez facile à comprendre.
Nous sommes en présence d’un phénomène classique de prophétie autoréalisatrice.
Puisque les Grecs craignent une dévaluation consécutive à l’abandon probable de l’euro, ils retirent leurs économies pour s’en prémunir, ce qui a pour effet de rendre les banques insolvables.
Le seul moyen de s’en sortir est de faire marche arrière, ce qui n’est possible qu’une fois le spectre de la dévaluation définitivement écarté.
La Grèce et l’Europe n’ont maintenant que deux issues possibles.
Soit l’Europe s’engage à retenir la Grèce dans l’eurozone à n’importe quel prix, soit la Grèce quitte l’eurozone.
Comme l’Allemagne et quelques autres pays fraîchement arrivés dans l’Union européenne ne veulent plus mettre la main à la poche, ni directement ni par la voie de la BCE, la Grèce devra, probablement dès la semaine prochaine, introduire un nouveau moyen de paiement.
Dans l’immédiat sous la forme d’une reconnaissance de dette, mais très vite sous forme d’une nouvelle monnaie.
Je gage, d’ailleurs, que cette monnaie ne s’appellera pas la drachme – ce serait ballot – mais plutôt l’euro grec, comme il existe le franc suisse ; psychologiquement, la différence serait énorme.
L’enjeu d’une nouvelle monnaie n’est pas seulement de rapatrier les dépôts, il s’agit aussi d’attirer les investisseurs étrangers.
On pense à la Russie, à la Chine mais aussi aux États-Unis et, pourquoi pas, l’Allemagne !
C’est à la fois la seule option possible pour survivre et la meilleure pour renaître.
Si, dans les têtes, un « Grexit » est acté, celui-ci va soulever d’autres interrogations.
La Grèce va-t-elle se retrouver au ban des nations, isolée diplomatiquement, contrainte de sortir de l’Union européenne, voire de l’OTAN, ou bien va-t-on vers un divorce à l’amiable ?
Le bon sens plaiderait pour la deuxième option.
L’Europe pourrait même entrevoir de récupérer 50 % de sa dette, si elle acceptait de la renégocier dans la nouvelle monnaie grecque.
Mais il ne faut pas écarter le facteur humain.
Tsípras, parce qu’il est classé « extrême gauche », parce qu’il est ami avec Poutine et parce qu’il a osé défier les oligarques de Bruxelles, a certainement suscité beaucoup de rancœur chez ses partenaires européens.
Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy à son sujet, insultantes et ridicules, en témoignent.
Vient enfin la question de la contagion.
Pas de danger, dit-on.
Dans l’immédiat, c’est probable ; en décembre prochain, nous en reparlerons avec… Pablo Iglesias (Podemos).
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