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vendredi 31 juillet 2015

Au Pakistan, ils sont 130 à partager la même infortune qu’Asia Bibi

                                                    


Le 31/07/2015
Le père Channan, dominicain de Lahore, directeur d'un centre interreligieux, a révélé au site catholique Aleteia que le cas d'Asia Bibi était loin d'être unique.

Asia Bibi.
Un drôle de prénom, facile à retenir, qui sonne comme un conte de princesse.
Et pourtant, il est devenu le symbole du pire de ce que contient le Coran : la mise à mort pour blasphème.
La pendaison qui menace cette jeune mère de famille catholique est promise à tous ceux et celles qui osent porter le moindre jugement sur l’œuvre de Mahomet.
 En Arabie saoudite ou dans ce faux État du califat islamique, c’est la décapitation assurée, au sabre ou au couteau de boucher.
Au Pakistan, république islamique, c’est, comme à Téhéran, la pendaison.
Dénoncée par des voisins qui l’auraient vu boire l’eau d’un puits réservé aux seuls musulmans, elle a été condamnée à mort en novembre 2010.
 L’acte d’accusation est en soi, déjà, une monstruosité qui ne peut exister que dans ces pays où l’islam est la religion officielle.
Mais il ne repose que sur des témoignages de voisins que la défense récuse au nom de la vengeance de mauvais voisinage.
Deux hommes ont été assassinés par des musulmans intégristes pour avoir défendu Asia Bibi.
 Le premier, en 2011, était gouverneur du Pendjab et, en mars dernier, le second était ministre catholique des Minorités religieuses et avait souhaité que soit révisée la loi sur les blasphèmes.
Le monde entier, derrière le pape François, avait espéré la clémence de la justice de Lahore.
Il aura fallu attendre cette fin juillet pour apprendre que la Cour suprême du Pakistan avait décidé de suspendre la procédure d’exécution, en acceptant qu’elle fasse appel de sa condamnation.
 Asia Bibi restera en prison pour un temps sûrement encore très long, trop long mais, au moins, sa vie n’est-elle plus en danger.
En danger immédiat, en tous cas, car ceux qui ont assassiné deux personnalités au nom d’Allah sont une menace permanente dès lors qu’elle ne sera plus à l’abri d’une prison.
 Sa famille devra émigrer dans un pays lointain dès sa libération.


 C’est ainsi que va la loi du Coran lorsqu’elle est appliquée avec toute la rigueur de ses versets par des hommes de loi qui n’ont jamais lu ou accepté la Déclaration universelle des droits de l’homme.


Le père Channan, dominicain de Lahore, directeur d’un centre interreligieux, a révélé au site catholique Aleteia que le cas d’Asia Bibi était loin d’être unique.
 Il y a, selon lui, 130 autres chrétiens qui croupissent dans des prisons pakistanaises pour la même accusation de blasphème.
Mais toujours au nom de l’application stricte de la charia si louée dans nos propres banlieues (!), il y a 950 musulmans qui sont également accusés de ne pas respecter les lois coraniques comme elles devraient l’être.


Le père Channan précise toutefois : « Il y a une grande différence entre les accusations de musulmans et de chrétiens : lorsqu’un musulman est accusé, c’est seulement un musulman accusé. Mais si se présente le cas d’un chrétien inculpé, ce sera toute sa communauté, tout son voisinage qui sera incriminé. Dans plusieurs cas, on a vu tout le village chrétien brûlé jusqu’aux cendres. »


 La révision de cette loi sur le blasphème n’a aucune chance de voir le jour dans ce pays à 96 % de foi musulmane.


Malgré le fait que bien souvent il ne s’agisse que d’abus envers un chrétien ou un musulman et non pas un cas d’apostasie ou de critique du Coran.


N’importe qui peut évoquer cette loi à des fins personnelles ou économiques, comme dans le cas d’Asia Bibi.


 Il n’en reste pas moins que la décision des juges de la Cour suprême, beaucoup plus impartiale que ne le fut celle de la Haute Cour de Lahore, est une excellente nouvelle dont on espère qu’elle se concrétisera très vite.

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