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jeudi 1 octobre 2015

Stéphane Guillon : qui peut bien encore rire de son humour de fond de bidet ?

                                                    

Le 01/10/2015
Même si tous ces guignols sont sincères - tout est possible -, ils risquent d’aboutir à l’effet inverse de celui qu’ils escomptent.
   
Gabrielle Cluzel et Jean-Yves Le Gallou s’indignaient hier, dans ces pages, du niveau consternant de la pensée journalistique.
De son absence de pensée, exactement, l’une relevant le niveau en dessous de zéro du Lab Europe 1, l’autre dressant un palmarès des bidonnages, amalgames et autres mensonges qui devraient faire mourir de honte cette profession pourtant si « sûre d’elle-même et dominatrice ».
Mais à côté des journalistes, et même en général au milieu d’eux quand ce n’est pas « à la place de », on trouve la cohorte des humoristes.
Du moins, c’est ainsi qu’ils se présentent.
 De plus en plus installés, de plus en plus pesants, pontifiant sur tout, étalant à l’envi leur nullité péremptoire saluée par les rires gras de crétins épais rameutés pour l’occasion sur les plateaux.
 Ils y prennent en général leur revanche de cancres, ayant pour la plupart été virés de leurs boîtes à bachot pour aller grossir les bataillons des zéro-diplôme.
Stéphane Guillon est de ceux-là.
Moulé à Canal+, viré de France Inter où il avait un peu trop ch… dans la gamelle, il n’est pas chez Ruquier mais chez Ardisson.

 Samedi soir dernier, comme chaque semaine, il devait offrir, dans « Salut les terriens », une « chronique mordante sur les faits d’actualité ».
Pour illustrer la relaxe devant le tribunal de cette autre figure désopilante qu’est Guy Bedos, Stéphane Guillon a donc montré qu’il pouvait faire encore plus fort dans l’injure.

Extrait : « Morano, l’avantage maintenant, c’est qu’on peut l’insulter sans que ça nous coûte rien. Alors je me dis, autant se faire plaisir et y aller à fond. C’est gratuit. »
 Et de se lancer : « Morano, vieille peau, face de cul, gueule de raie, bécasse, gourdasse, enculeuse de mouche. Morano has been, maquerelle, manche à couille, pimbêche, parasite, peine-à-jouir. »
 Enfin, pour finir dans la délicatesse : « Et comme dirait mon ami Poelvoorde, “Va chier dans la Meuse, on verra ton cul”. »

On me dira sans doute que c’est du 22e degré, que je ne comprends rien à l’humour Canal (à moins que ce ne soit anal ?).
Que je suis vieille, coincée, has been moi aussi.
Je veux bien admettre tout cela.
 Néanmoins, je me demande qui peut bien rire de cet humour de fond de bidet !
À vrai dire, j’ai une autre explication.

 Par exemple que tous ces petits marquis sont de sinistres marionnettes qui cachetonnent à la manip’. Guillon, par exemple, a sans doute besoin de faire oublier qu’il passait encore, voilà dix ans, au théâtre de la Main d’Or d’un certain Dieudonné.
 Par les temps qui courent, c’est cher à pardonner.
 Il faut mettre le paquet.
Et puis, comme il dit, taper sur Morano, ça ne coûte rien.
C’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter, même si ce n’est pas très gros.

Il n’en reste pas moins que, même si tous ces guignols sont sincères – tout est possible -, ils risquent d’aboutir à l’effet inverse de celui qu’ils escomptent. En effet, s’ils continuent ainsi, non seulement Marine Le Pen sera élue mais elle le sera au premier tour !

À moins que, hypothèse déjà évoquée ici, ce ne soit au fond ce qu’ils souhaitent.

Dans les moments visionnaires qu’il avait parfois, le vieux Le Pen avait un jour avancé cette idée : « Le jour où la situation sera, pour le système, devenue inextricable, disait-il, ils s’arrangeront pour me refiler le bébé. Comme Pétain. Et puis quand j’aurai fait le ménage qu’ils ne veulent pas faire, ils me condamneront à mort. Comme Pétain. »

Il est trop âgé pour voir ça.

Sa fille, peut-être…

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