Par Olivier Pérou
Publié le 07/10/2015 à 12:44 - Modifié le 07/10/2015 à 13:29 | Le Point.fr
La garde des Sceaux souhaite revoir le système des permissions de sortie pour les détenus et propose de ne plus laisser seuls certains détenus.AFP PHOTO©CHARLES ONIANS
Autorisés à sortir pour un rendez-vous à l'hôpital ou un enterrement familial, 236 détenus en ont profité pour s'évader de prison depuis le début de l'année.
D'après une information RTL, 236 personnes incarcérées, à qui une permission de sortie a été accordée, ne sont jamais revenues en prison depuis janvier 2015.
C'est donc 236 évasions qui ont eu lieu depuis janvier dernier, soit une par jour. D'après une information RTL, 236 personnes incarcérées, à qui une permission de sortie a été accordée, ne sont jamais revenues en prison depuis janvier 2015.
Un chiffre qui inquiète, notamment après qu'un détenu en cavale a ouvert le feu sur un policier de la brigade anti-criminalité lundi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le blessant grièvement.
L'information a fait bondir les syndicats de police.
"Ce chiffre est d'autant plus effarant au regard du profil très dangereux de certains détenus en permission de sortie. Celui qui a blessé le policier à Saint-Ouen était déjà connu de la justice. Il avait récidivé. Que faisait-il dehors ?" s'insurge Nicolas Comte du syndicat Unite-SGP Police FO.
Toute permission de sortie est potentiellement sujette à l'évasion.
Rien de plus simple pour un détenu de ne pas revenir après un rendez-vous à l'hôpital, un enterrement ou un rendez-vous administratif : la majorité n'ont pas besoin de se jouer des gardiens de prison puisqu'ils vont et viennent librement, sans policier sur leurs talons, ou même un bracelet électronique.
"Durcir les mesures de permission de sortie"
Accusée de laxisme après le drame du policier de Seine-Saint-Denis, la ministre de la Justice Christiane Taubira a rapidement réagi.La garde des Sceaux souhaiterait revoir le système des permissions de sortie pour les détenus et propose de ne plus laisser seuls certains détenus.
Le Premier ministre Manuel Valls a lui aussi déclaré qu'il fallait "revoir la législation".
Jusqu'à présent, la mesure d'escorte policière lors de ces permissions reste très exceptionnelle.
Seules 18 ont été décidées sur les 40 000 permissions de sorties depuis janvier, indique RTL.
Aucun des deux ministres n'a cependant évoqué le port de bracelets électroniques systématique pour les détenus en permission de sortie.
Des sorties menottées et encadrées par des policiers, est-ce envisageable ?
"Avec nos effectifs de police actuels, c'est clairement impossible. C'est le boulot de l'administration pénitentiaire et même eux souffrent des manques de moyens humains", ajoute le syndicaliste qui propose de "durcir" et de rendre "beaucoup plus exceptionnelles" les autorisations de sortie des détenus.
Pour Nicolas Comte, "la peine doit correspondre au délit et ce n'est pas normal de voir un détenu qui doit purger six ans de prison sortir après 2 ans".
Actuellement, les permissions de sortie sont accordées par le juge d'application des peines au cas par cas.
Elles peuvent s'étendre sur 3 jours maximum, mais la majorité ne durent que quelques heures.
Pour un détenu qui doit rester cinq ans derrière les barreaux, aucune sortie n'est permise avant un an et six mois.
Le juge doit décider une heure de retour précise, temps de trajet inclus.
Le moindre retard est considéré comme une évasion.
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