L'assimilation est un processus social de convergence des comportements, auquel la mixité des unions apporte une contribution décisive.
C'est ainsi que des millions d'immigrés et d'enfants d'immigrés sont devenus des Français à part entière depuis des générations. Or, avec l'arrivée de nouvelles vagues migratoires de personnes d'origines musulmanes, ce modèle a cessé de fonctionner.
Cette intégration s'effectuait dans un rapport inégalitaire entre la nation qui accueille et les nouveaux venus. Italiens, Espagnols, Portugais et Polonais au XIXe et au XXe siècle, ce sont eux qui ont fourni l'essentiel de l'effort d'intégration, sous la pression sociale exercée par la population autochtone. Pour des raisons politiques et idéologiques, du fait de mauvaises consciences et d'un passé mal assumé, la France d'abord puis l'Europe ont brisé ce modèle.
En république, l'assimilation nécessite que le corps social s'engage sans réticence – en l'occurrence les classes populaires qui sont au front de la cohabitation inter-ethnique – et dans son entier, élites comprises. Ce n'est plus le cas. C'est l'un des tabous les mieux enfouis politiquement. Et c'est aussi la conséquence de la montée du Front national à qui l'on a laissé le champ libre.
Les autres livres de Michèle Tribalat : "La République et l'Islam" (Gallimard, 2002), "Les Yeux grands fermés" (Denoël, 2010)
http://www.franceinfo.fr/entretiens/un-monde-d-idees/un-monde-d-idees-1-michele-tribalat-1162279-2013-10-02
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