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samedi 19 octobre 2013

Luchini au 20 h de France 2 : dix minutes de bonheur.

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Le 19 octobre 2013 
 
Fabrice Luchini a encore frappé.

 Contre vents et marées, émergeant de l’océan de compassion suscité par l’odieux assassinat de Leonarda (ou presque, ne chipotons pas…), Fabrice Luchini, reçu en fin de journal par David Pujadas, ose le contre-courant en improvisant sur le thème de sa vision de la gauche.
Stoïque malgré le déluge d’indignation, l’acteur donne une leçon de liberté d’esprit en définissant sa position sous l’angle de l’humilité ironique :

 « J’adorerais être de gauche, mais je trouve que c’est tellement élevé comme vertu que j’y ai renoncé… C’est un gros boulot, c’est un dépassement de soi. Faut être exceptionnel, quand t’es de gauche : le génie moral, le génie de l’entraide… C’est trop de boulot. »

Une compilation des improvisations de Luchini sur les plateaux télé pourrait donner lieu à un spectacle.
 Parvenu à ce stade de notoriété, de popularité mais aussi et surtout de lyrisme et de lucidité, un one-man-show simplement intitulé « Luchini improvise » suffirait à remplir les salles.
Mais à l’humilité politique feinte vient s’ajouter une humilité artistique réelle qui voit l’acteur lire ou jouer les textes des autres.
 Là où certains n’hésitent pas à exhiber leur médiocrité créatrice, lui préfère s’effacer pour mettre en lumière le génie de grands auteurs. Classe.
Avec son envolée sur cette gauche revue et corrigée à la sauce place des Vosges, Luchini révèle.
 Le génie moral, le génie de l’entraide, l’abnégation de ces lycéens qui se mobilisent pour défendre une population qui ne rêve que de piquer leurs portables et cambrioler l’appartement de leurs parents : c’est beau.
Grandiose. Jésus peut aller se rhabiller. Petit joueur. Dans cette nouvelle religion, tendre l’autre joue est insuffisant.
 L’agresseur, le malfaisant, le proxénète de mineurs doit être remercié, loué, protégé, chouchouté, devenir l’icône sur laquelle se déverseront des torrents de générosité.
Cette magnifique abnégation, Luchini la voit et se sent incapable de parvenir à une telle prouesse.
 Comme bon nombre d’individus épouvantables dont il faudra bien un jour se débarrasser, les forces lui manquent.

 L’exploit n’est pas à sa portée. Cette empathie de celui qui veut à tout prix donner 1.000 alors qu’il n’a que 500 dans la poche n’est pas à la portée du commun des mortels.
 La religion de l’impossible se heurte à la bassesse des Luchini et ses semblables. C’est inévitable.
 
Alors que Pujadas s’apprête à prendre congé des téléspectateurs, Luchini reprend la parole pour préciser que, conscient des turpitudes traversées par France 2, tout s’arrangera lorsqu’il sera devenu le directeur général de la chaîne.

 Fabuleux ! David Pujadas rigole.

 Intérieurement sans doute pense-t-il qu’à ce poste, pour faire mieux, la caissière du théâtre Antoine suffira.
 
« Une heure de tranquillité » avec Fabrice Luchini, Christiane Millet, Chloé Lambert, Emmanuel Patron, Joël Demarty, Xavier Aubert, Ivan Cori. Théâtre Antoine. Plein tous les soirs. Dieu n’est pas seul à reconnaître les siens.
 
 

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