29 Août 2018
Après un demi-siècle d’indépendance, l’Algérie n’est plus qu’une poubelle à ciel ouvert (et ce n’est pas nous qui l’affirmons !)
Les Algériens sont en colère contre la télévision française et ses documentaires sur une Algérie qu’ils ne connaissent pas, dans laquelle ils ne vivent pas, et ils ont bien raison !
Le premier magnifique documentaire « Algérie vue du ciel », par Yann Arthus, pouvait, à la rigueur, donner du pays une vision idyllique car « vue du ciel » les détails ne se distinguent pas.
En revanche, le second documentaire, proposé par le magazine « Thalassa », sous le titre « L’Algérie, une mer retrouvée » est sujet à polémiques par les Algériens eux-mêmes.
Selon différents quotidiens algériens, ce documentaire présente une Algérie de carte postale et décrit un véritable eldorado touristique : des plages immaculées (car nettoyées avant chaque prise de vue et filmé, sous certaines conditions, avec l’accord délivré par le gouvernement, sans que cela soit mentionné à l’antenne, ni par les producteurs, ni par les réalisateurs.
Il a fallu que certains reporters de l’émission, faisant preuve d’honnêteté, le soulignent.)
Sites paradisiaques, sports d’été, harmonie de vie partagée, etc.
Les Algériens, mais surtout les Algériennes, ont eu la réelle impression de découvrir les côtes et les plages d’un pays étranger et non pas les côtes et les plages jonchées d’ordure de toutes sortes que la population à l’habitude de fréquenter.
Ces plages où les femmes algériennes doivent se rassembler par centaines pour pouvoir se baigner en toute liberté en maillot de bain et non pas en « burkini » !
Dans le « Quotidien d’Oran », où s’était déjà exprimé courageusement Kamel Daoud, la journaliste Raïna Raïkoum écrit : « Des milliers de bouteilles vides d’eau minérale emportées par le vent roulent sur l’asphalte.
Une terrible saleté sur les plages, des sachets, des détritus.
Pas une saleté habituelle, mais une saleté plus ample, plus grave, qui dure.
Fallait-il libérer ce pays par le sang pour le noyer dans la saleté ? »
Dans ce même quotidien, le journaliste Ahmed Farrah poursuit la description : « Une certaine frange d’Algériens (les vieux) ont des repères que les jeunes n’ont pas.
L’indépendance a fait la fierté de notre peuple mais peut-on parler de fierté en Algérie alors que la régression est partout visible ?
Le temps de la lecture et de la culture, le temps où le maître d’école en blouse grise était le notable et le modèle.
Le temps de l’obligation de sortir les poubelles à la tombée du jour et de les rentrer après le passage des camions « arrosoirs ».
Le temps des denrées bien achalandées dans des boutiques nettes, propres, astiquées.
Le temps de la pudeur, du respect, le temps où on n’importunait pas les femmes dans les bus.
Le temps des vertus et de l’honnêteté.
Le temps de la solidarité entre voisins qui se partageaient ce qu’ils avaient.
Que l’on me comprenne, il n’est nullement question de sentiments nostalgiques « pieds-noirisés », ni l’idéalisation d’un passé décomposé (Oui, que l’on se comprenne bien, c’est quoi alors si ce n’est pas de la nostalgie d’avant l’indépendance?
Puisqu’il termine son article par : « Une fois le « colon » chassé où en sommes-nous un demi-siècle plus tard ? On récolte ce que l’on a semé !)
Nous sommes tout-à-fait d’accord avec son analyse, d’autant plus qu’ils font référence à l’un de mes articles paru le 11 septembre 2014.
Qu’on arrête de vouloir nous présenter une Algérie qui n’a plus rien de commun avec celle que nous avons connu, que nous avons bâti, que nous avons créé…et que nous avons perdu, hélas pour nous et pour eux.
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