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vendredi 3 octobre 2014

Hausse des timbres : fin de la Poste et du service public ?


marianne-femen


Le 2 octobre 2014


   
Il faut s’attendre à ce que, demain, il nous en coûte 1 euro pour nous offrir la gueule de Shevchenko.
           
En juillet 2013, à peine installée dans ce bel asile politique qu’est la France d’aujourd’hui, l’Ukrainienne Inna Shevchenko, kapo-chef des Femen, devenait la Marianne ornant les timbres de notre République.
François Hollande, émoustillé sans doute par la plastique mamelue de cette fille de l’Est, dévoilait aux Français ébahis ce parti pris audacieux.
Et la nouvelle Marianne de s’esclaffer aussitôt sur Twitter : « Désormais, tous les homophobes, extrémistes et fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre ! »
Dieu merci, depuis que les timbres sont encollés, nous ne sommes plus obligés de lui lécher le fondement.
Il n’en reste pas moins que si quelqu’un l’a dans le c…, c’est bien nous !
 En effet, il nous en coûtera désormais 0,76 € pour tamponner la dame en rouge sur une enveloppe, et 0,68 € pour se l’offrir en vert.
oit, au cours du jour, 4,98 F la lettre « rapide » (voir plus loin) et 4,46 F au régime lent.
C’est, confie Nicolas Routier, directeur général de la branche « services-courrier-colis », à l’AFP, une absolue nécessité destinée à compenser la chute vertigineuse du courrier envoyé par la poste : « Là où nous étions encore à 18 milliards de plis en 2008, nous serons à 13 milliards en 2015, et tout indique que nous atteindrons 9 milliards dans six ans », dit ce monsieur.
Et c’est bien sûr, en augmentant le prix du timbre de 7 %, tout va s’arranger : les gens vont se précipiter sur le papier à lettre et remplir les boîtes jaunes de leur courrier du cœur !

 Rien que pour aider la poste qui se fout de leur courrier comme de sa première sacoche.
Car il n’hésite pas à le dire, monsieur Routier, sans blaguer : il n’a pas le choix s’il veut maintenir « un service universel » et « un haut niveau de qualité ». Il ose !
Puisqu’il n’a pas l’air d’être au courant, veut-il qu’on lui explique, ce brave homme :
- Les colis qui n’arrivent jamais, à moins qu’on ne les assure contre le vol et l’évaporation, les fiches à remplir comportant même cette rubrique surréaliste : « En cas de perte, voulez-vous que le colis vous soit retourné » (sic). Surcoût en conséquence.
- La météo postale à destination des entreprises, histoire de visualiser quotidiennement, en temps réel, « les perturbations sur les centres de distribution du courrier. » C’est dire si elles sont nombreuses.
- Les facteurs qui ne se donnent même pas la peine de sonner à l’interphone pour vous aviser d’un recommandé.
- Et surtout le courrier qui n’arrive pas !
En 1975, quand tout le courrier était postal, les Parisiens bénéficiaient de 3 distributions (9 h, 11 h et 16 h) et de deux levées dans la journée (12 h et 16 h).
 Tout courrier posté était délivré le lendemain.
Aujourd’hui, une lettre postée le vendredi, dans Paris intra-muros, est généralement délivrée le mercredi suivant.
 Voilà pour le haut niveau de qualité.

Monsieur Routier s’abrite derrière l’ARCEP, l’Autorité des télécoms, qui, le 22 juillet dernier, a donné son feu vert pour une hausse des tarifs postiers « de 5,2 % par an en moyenne, en prenant en compte un taux moyen d’inflation de 1,7 % ».

 Sauf qu’il n’y a pas d’inflation, même plutôt de la déflation.

 Il faut donc s’attendre à ce que, demain, il nous en coûte 1 euro pour s’offrir la gueule de Shevchenko.

Quand on vous dit qu’on l’a…

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