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jeudi 30 octobre 2014

Le général Favier ne suspendra pas le gendarme qui a lancé la grenade suspectée d’avoir causé la mort d’un manifestant à Sivens.

30-10-2014
Posté dans Gendarmerie par Laurent Lagneau Le 30-10-2014


 
 
Tout d’abord, une mise au point. De nombreux médias affirment qu’un manifestant ayant trouvé la mort lors d’affrontements avec les forces de l’ordre à Sivens a probablement été tué par une grenade offensive « tirée » par un gendarme.

Cette affirmation est fausse car ce type de munition, non létale, qui provoque un effet assourdissant en explosant, n’est pas « tirée » mais lancée!
Cette précision ayant été faite, et devant la polémique suscitée par ce drame, habilement exploité par certains responsables politiques, le directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN), le général Denis Favier, a apporté son « soutien total » aux gendarmes mobiles déployés sur le chantier du barrage de Sivens lors des affrontements de la nuit du 25 au 26 octobre, et au cours desquels un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraisse, a perdu la vie.
« J’estime qu’il n’y a pas de faute intentionnelle volontaire et il n’est pas envisageable de suspendre quelqu’un », a ainsi affirmé le général Favier sur le plateau de BFM TV, après avoir exprimé « une pensée de compassion » à l’égard de la famille du manifestant décédé.
 « Je ne laisserai personne au bord du chemin », a-t-il insisté.
Et le DGGN est revenu sur les faits qui ont eu lieu cette nuit-là.
 Le général Favier a d’ailleurs indiqué que des images avaient été prises.
Elles sont « intéressantes », a-t-il dit, étant donné qu’elles montrent le « niveau d’intensité » des violences subies par les gendarmes et qu’elles permettront « sans doute de rétablir un peu l’équilibre ».
L’ancien patron du GIGN a d’ailleurs insisté sur la violence des manifestants, en assurant que les gendarmes mobiles avaient été « harcelés pendant des heures », et essuyé « des tirs de pierres, de cocktails molotov, de boulons ».

« Mon rôle est de soutenir mes hommes et je les soutiendrai
(…), ce soutien ne fait pas obstacle à un devoir de transparence, de vérité et de sincérité », a-t-il encore fait valoir.
« Nous avons tous besoin de savoir ce qui s’est passé », a poursuivi le général Favier, en soulignant, encore une fois, qu’une grenade offensive n’est « pas une arme qui tue ».
Alors que le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », le général Favier a affirmé vouloir qu’ »on nous juge à la fin de l’enquête ».
Plus tard, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a assuré qu’il « y aura des sanctions si des fautes ont été commises » par les forces de l’ordre.
 Mais « avant d’accuser, a-t-il poursuivi, il faut savoir quels sont les faits. Une enquête judiciaire est en cours, la justice doit disposer de tous les éléments pour faire toute la vérité. Toute la chaîne des responsabilités sera établie par l’enquête ».

En attendant, le ministre a suspendu l’usage des grenades offensives, le temps de mener un audit pour « examiner les procédures qui encadrent » leur « utilisation » et, le cas échéant les « alternatives » à leur emploi.

Une mesure qui, au vu de la violence de certains manifestants, inquiète les syndicats de policiers, qui, d’une certaine manière, relaient aussi les préoccupations des gendarmes, qui, ayant le statut militaire, n’ont pas le droit d’appartenir à un syndicat.

« On nous a dit que la décision est prise pour quinze jours.
 On en prend bonne note, mais on est inquiets sur la manière dont vont se dérouler les prochains maintiens de l’ordre » a confié, au quotidien Le Figaro, Philippe Capon, de l’UNSA Police.

 « Si on nous retire les grenades, on a quoi après? Les armes létales? », s’est interrogé Éric Mildenberger, délégué général CRS du syndicat Alliance

Photo : copie d’écran faite par l’Association Gendarmes & Citoyens

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