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dimanche 26 octobre 2014

Courbe du chômage : une histoire sans parole…


chomage


Le 25 octobre 2014


   
A-t-on pris conscience, à la tête du gouvernement, voire à l’Élysée, qu’au point où on en est, il est devenu impossible et contre-productif de tenir un discours optimiste et fallacieux et que, tant qu’à faire, autant dire les choses comme elles sont ?

Donc, ce ne sera pas plus en 2014 qu’en 2013, et ça ne devrait pas plus être en 2015 qu’en 2014 (sauf miracle) que nous assisterons au phénomène de l’inversion de la courbe du chômage, équivalent en somme dans l’ordre économique et social de la liquéfaction annuelle, à Naples, du sang de saint Janvier.
Qu’est-il donc arrivé à François Rebsamen ?
Faut-il lui accorder, au bénéfice du doute, la présomption de sincérité ?
A-t-on pris conscience, à la tête du gouvernement, voire à l’Élysée, qu’au point où on en est, il est devenu impossible et contre-productif de tenir un discours optimiste et fallacieux et que, tant qu’à faire, autant dire les choses comme elles sont ?
 Il n’y a aucune raison de ne pas croire le ministre du Travail, en poste depuis avril seulement, lorsqu’il assure que c’est pour lui une souffrance d’avoir à annoncer chaque mois une nouvelle progression du chômage.
 On remarquera qu’il y a dans son interview au Parisien quelque chose qui ressemble à une pique lorsqu’il glisse au passage qu’« on – entendez un certain Hollande – aurait peut-être dû faire preuve de plus de pédagogie » – entendez plus de franchise – à ce sujet.
Toujours est-il que pour la première fois depuis l’entrée à l’Élysée du joyeux compagnon de Valérie Trierweiler, une bouche officielle reconnaît l’échec et laisse entendre que le pire n’est pas seulement derrière mais aussi devant nous.
Dont acte.
Une chose est de se tromper, une autre de tromper, une chose est de ne pas réussir, une autre de chercher à le dissimuler, de le nier contre l’évidence comme le font parfois les enfants, toujours les voyous et souvent les hommes politiques.

Que les dirigeants en place chez nous depuis deux ans et demi soient encore plus dépassés par la situation que leurs prédécesseurs est une chose, qu’ils aient fait du mensonge le plus permanent de leurs « éléments de langage » en est une autre et ils ne sont pas près de s’exonérer de cette responsabilité-là.
Avec beaucoup d’indulgence, on pouvait mettre au compte de l’inexpérience ou de l’optimisme les approximations, les balivernes et les assurances émises par un président débutant et encore enivré de sa victoire.
Au fil des mois, son comportement est apparu comme un choix délibéré qui a progressivement affaibli, puis discrédité sa parole, la parole politique, et enfin la parole de la France.

Aux Français puis aux Européens, François Hollande a multiplié les promesses qu’il ne pouvait tenir et les engagements qu’il ne pouvait honorer.

Les programmes, les pactes, les serments n’avaient à ses yeux que l’intérêt d’être utiles et l’importance que leur prêtaient ceux à qui ils s’adressaient.

Le mépris qu’il a ainsi témoigné à ses concitoyens et à ses partenaires lui revient dans la figure.

Le marchand de vent va récolter la tempête.

Il ne l’a pas volé.

L’ennui est que nous en subissons les conséquences alors que dans l’affaire, plutôt que ses complices, nous sommes ses victimes.

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