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lundi 14 octobre 2013

Agroalimentaire : vent de fronde sur la Bretagne .



Le Point.fr - Publié le - Modifié le
Photo d'illustrationPhoto d'illustration © Petros Karadjias / AP

 Lundi, les salariés de quatre entreprises de l'agroalimentaire frappées par des suppressions d'emplois ont l'intention de bloquer l'aéroport de Brest.

Un vent de fronde et de colère souffle sur la Bretagne à la veille d'une semaine de mobilisation : colère face à de lourds plans sociaux et fronde des milieux agroalimentaires pour lesquels l'écotaxe représente un handicap supplémentaire pour la région.
 Lundi, à l'appel de leurs syndicats, les salariés de quatre entreprises de l'agroalimentaire (Gad, Doux, Tilly-Sabco et Marine-Harvest), frappées ces derniers mois par des suppressions d'emplois, ont l'intention de bloquer l'aéroport de Brest et de mener une action plus large de défense de l'agroalimentaire.

Mercredi, c'est Produit en Bretagne (PeB), regroupant quelque 300 entreprises et plus de 100 000 salariés, ainsi que l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea) qui appellent leurs membres à "sonner le tocsin" en faisant résonner leurs alarmes incendie sur les lieux de travail, pour alerter sur la gravité de la situation.
Dernier séisme en date : l'annonce vendredi de la fermeture de l'abattoir Gad, à Lampaul-Guimiliau (Finistère), entre Brest et Morlaix, et la suppression de 889 emplois.

 Au même moment, dans cette commune de 2 000 habitants, une entreprise de salaison, Jean Caby, annonçait qu'elle renonçait à 80 postes attribués à des tâcherons indépendants.
Depuis quinze mois dans la région, les mauvaises nouvelles se sont succédé dans l'agroalimentaire, un secteur qui représente avec l'agriculture environ un tiers des emplois en Bretagne.

 Le plus important, à l'été 2012, a concerné le volailler Doux qui a supprimé son pôle frais au prix de la perte d'un millier d'emplois.
 Son concurrent sur le créneau du poulet export, Tilly-Sabco, qui employait 400 salariés, a annoncé il y a peu devoir réduire sa production de 40 %.
Autre incendie, celui-là lié à un groupe étranger : avant l'été, le norvégien Marine Harvest, numéro un mondial du saumon fumé, qui vient de réaliser des bénéfices record, a annoncé la fermeture en 2014 de ses deux usines de Poullaouen, près de Carhaix (Finistère), et de Châteaugiron, non loin de Rennes. Bilan : 400 emplois supprimés.
Hors agroalimentaire, la direction du site PSA Peugeot-Citroën de Rennes-La Janais vise 1 400 départs volontaires d'ici à fin décembre. Un plan qui fait craindre des effets en cascade pour les sous-traitants.


L'écotaxe, une nouvelle "gabelle"

Dans ce contexte, l'écotaxe, censée entrer en vigueur au 1er janvier mais perçue par certains comme une nouvelle "gabelle", cristallise une vive opposition parmi les patrons de l'agroalimentaire et les représentants bretons du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA.
Samedi, des manifestations contre l'écotaxe ont généré de grosses perturbations sur les voies express régionales.

 "Pour les grosses entreprises, le coût de la taxe serait de 1 à 8 millions d'euros, le coût global serait de 60 à 80 millions d'euros en Bretagne", a affirmé François Palut, président de l'Association pour le maintien de l'élevage en Bretagne (Ameb).
 "Ce portique ne restera pas.
J'encourage à le démonter, on n'en restera pas là", a de son côté déclaré Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, devant le portique écotaxe de Pont-de-Buis (Finistère).
 Début août, un premier portique avait été abattu en pleine journée. La semaine écoulée, deux portiques similaires ont été sabotés.
Plus globalement, plusieurs éléments font depuis des mois monter le mécontentement et la rancoeur : les espoirs déçus initialement suscités par le projet de loi sur la décentralisation, le projet de métropolisation - faisant craindre un axe Saint-Malo-Rennes-Nantes, happé par Paris, face à une Bretagne occidentale laissée-pour-compte du développement -, le report de projets LGV vers Brest et Quimper, ou encore le sentiment de se heurter à une administration centrale surpuissante en dépit des engagements des politiques.
L'écotaxe "va peser lourdement sur notre économie et provoquer, à l'ouest de la ligne Rennes-Nantes, un no man's land pour les futurs investisseurs. [...]

 Nos différentes demandes au plus haut niveau de l'État sont demeurées sans écho", a écrit le président de l'influent Institut de Locarn - un think tank breton -, Alain Glon, dans une lettre aux industriels de l'agroalimentaire avant l'action de mercredi.


http://www.lepoint.fr/economie/vent-de-fronde-sur-la-bretagne-14-10-2013-1743687_28.php

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