Meylan, Aubagne, Échirolles, Beaune… la liste pourrait être longue des villes et villages de France où, en cet été 2018, la violence et la mort peuvent survenir à n’importe quel moment.
La volonté de porter secours à une personne en difficulté tel Adrien Perez à Meylan.
Un regard qui déplaît, comme Kevin et Sofiane dans la banlieue de Grenoble.
Un différend entre individus impliqués dans quelques trafics peu avouables, ou simplement la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, la délinquance de voie publique, dans le choix de ses victimes, s’apparente désormais au terrorisme qui frappe indifféremment en tous lieux et à l’aveugle.
Au regard de ces faits qui ne cessent de se répéter, qui détruisent des familles entières et qui déstabilisent notre société, le temps n’est-il pas venu de réagir ?
De reconnaître enfin que les choix faits en matière de sécurité publique et de justice ont été mauvais, et qu’il est grand temps de redresser la barre.
Dans un récent sondage (IFOP pour Le Journal du dimanche du 8 juillet dernier), la réponse des Français est sans appel.
Ils dénoncent à près de 60 % l’inefficacité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement pour résoudre les problèmes liés à l’insécurité que notre pays connaît.
Et ce sont les faits eux-mêmes qui, cette fois-ci, viennent pratiquement chaque jour leur donner raison.
La situation que nous vivons aujourd’hui ne doit, bien évidemment, rien au hasard.
Elle est le résultat de plusieurs décennies de laisser-aller sécuritaire.
De politiques qui ont privilégié les baisses d’effectifs dans la police et la gendarmerie, ainsi que le non-renouvellement, sous prétexte d’économies, de nombreux moyens matériels indispensables.
Les policiers ne cessent d’ailleurs, depuis plusieurs mois, de dénoncer cet état de fait, sans toutefois pouvoir être entendus de ceux qui les dirigent.
Pendant ce temps, le gouvernement d’Édouard Philippe préfère s’attaquer aux automobilistes. Investir dans les radars de dernière génération, missionner les forces de l’ordre pour verbaliser à outrance au moment où les Français sont sur les routes pour les vacances.
Il est vrai que s’attaquer aux conducteurs, non seulement ne coûte rien mais, en plus, peut rapporter gros.
Rappelons les énormes sommes tombées dans les caisses de l’État rien qu’au mois de juillet.
Près de 18 millions d’euros supplémentaires par rapport à l’année dernière !
En revanche, vouloir restaurer la sécurité publique nécessiterait forcément des investissements lourds. La mise en place d’une politique cohérente et adaptée à ce nouveau défi qui ne fait qu’enfler au fil des années et qui voit de nombreuses vies sacrifiées sur l’autel d’enjeux politiques, financiers et idéologiques.
Ainsi, devra-t-on attendre que la criminalité dans notre pays tue autant que les accidents de la route pour que nos gouvernants se décident enfin à agir ?
Au rythme où vont les tirs d’armes automatiques dans nos quartiers et les coups de couteau dans nos squares ou à la sortie de nos boîtes de nuit, il ne faudra pas bien longtemps pour que nous assistions à de véritables hécatombes.
Et nous n’avons pas fini de voir se dérouler des marches blanches sans lendemain et d’assister, en direct, sous l’objectif des caméras de nos journaux télévisés, au désespoir de parents détruits pour la vie parce que nos politiques auront fait le choix délibéré de ne pas agir.
En attendant, à la place de cette société fraternelle et idéale que nous promettent les doux rêveurs qui se succèdent au pouvoir, c’est bien une société de violence et de mort qui s’installe désormais.
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