LMPT n'est pas parfaite ? Peut-être. Mais on ne refuse pas de saisir un index agrippé au bastingage sous prétexte que la manucure n'est pas nickel.
Ils sont revenus.
Égaux à eux-mêmes, souriants, déterminés.
Et surtout incroyablement nombreux.
Deux ans que ça dure ! 500.000 selon les organisateurs, 70.000 selon la police, toujours aussi… facétieuse.
Comme si rien ni personne ne pouvait réussir à les essouffler, les dissuader, les faire douter.
Ils ont résisté à tout, même aux manœuvres de diversion les plus sophistiquées : L’Express titrant, il y a trois semaines, « La manif pour tous commencerait-elle à digérer le mariage pour tous ? », ou Manuel Valls jurant ses grands dieux que jamais dans ce pays la GPA ne serait légalisée.
Certains l’appellent en secret LCPT, Le Cauchemar Pour Tous.
Cauchemar pour le gouvernement, bien sûr, mais aussi pour la droite, mal à l’aise, que LMPT regarde comme l’œil regarde Caïn : que votre oui soit un oui. Pas un « on-va-réécrire-la-loi-en-tout-cas-on-empêchera-la-GPA-enfin-disons-qu’on fera-ce-qu’on-pourra ».
On dit que ce gouvernement n’a rien fait pour les familles.
C’est bien le calomnier, car il les a soudées.
Comme personne n’était parvenu à le faire avant lui.
À cette manif, il y avait, coude-à-coude, tous ceux que l’on pensait impossibles à inviter encore ensemble, ceux qui s’écharpent à la fin des repas arrosés, et ceux qui se regardent en chiens de faïence depuis les dernières élections : des sympathisants de l’UMP voisinaient avec des militants du FN, des curés en soutane avec des prêtres barbus à grande croix en bois battant la poitrine, des cathos pratiquants avec des cathos intermittents, et même des athées militants avec quelques musulmans.
Oui, ils étaient tous là, réconciliés, comme on se réconcilie – au moins un temps – autour de la vieille mère qui est à l’agonie. La vieille mère France qui a perdu la boule.
On vient là contre la GPA, on vient là contre la loi Taubira.
On vient là parce qu’on ne lâchera pas.
Comme on ne lâche pas un noyé passé par-dessus bord que l’on retient par un doigt.
Si l’on desserre la prise une seconde, tout est foutu. Mais si on s’y met tous…
Rien n’est peut-être perdu.
LMPT est ce doigt.
Ce doigt par lequel notre civilisation s’accroche encore au navire avant de sombrer.
Tout le reste a basculé.
On entendait dire, ce dimanche soir autour de la gare Montparnasse, que LMPT était décidément typée « bourgeoise », ou qu’une présence un peu trop prégnante de certains élus (dont l’allocution, enregistrée, était diffusée sur grand écran) sentait la tentative de « récup’ » politicienne.
LMPT n’est pas parfaite ?
Peut-être. Mais on ne refuse pas de saisir un index agrippé au bastingage sous prétexte que la manucure n’est pas nickel.
Ce qui compte, c’est tenir.
Surtout ne rien lâcher.
Moins que jamais.
Égaux à eux-mêmes, souriants, déterminés.
Et surtout incroyablement nombreux.
Deux ans que ça dure ! 500.000 selon les organisateurs, 70.000 selon la police, toujours aussi… facétieuse.
Comme si rien ni personne ne pouvait réussir à les essouffler, les dissuader, les faire douter.
Ils ont résisté à tout, même aux manœuvres de diversion les plus sophistiquées : L’Express titrant, il y a trois semaines, « La manif pour tous commencerait-elle à digérer le mariage pour tous ? », ou Manuel Valls jurant ses grands dieux que jamais dans ce pays la GPA ne serait légalisée.
Certains l’appellent en secret LCPT, Le Cauchemar Pour Tous.
Cauchemar pour le gouvernement, bien sûr, mais aussi pour la droite, mal à l’aise, que LMPT regarde comme l’œil regarde Caïn : que votre oui soit un oui. Pas un « on-va-réécrire-la-loi-en-tout-cas-on-empêchera-la-GPA-enfin-disons-qu’on fera-ce-qu’on-pourra ».
On dit que ce gouvernement n’a rien fait pour les familles.
C’est bien le calomnier, car il les a soudées.
Comme personne n’était parvenu à le faire avant lui.
À cette manif, il y avait, coude-à-coude, tous ceux que l’on pensait impossibles à inviter encore ensemble, ceux qui s’écharpent à la fin des repas arrosés, et ceux qui se regardent en chiens de faïence depuis les dernières élections : des sympathisants de l’UMP voisinaient avec des militants du FN, des curés en soutane avec des prêtres barbus à grande croix en bois battant la poitrine, des cathos pratiquants avec des cathos intermittents, et même des athées militants avec quelques musulmans.
Oui, ils étaient tous là, réconciliés, comme on se réconcilie – au moins un temps – autour de la vieille mère qui est à l’agonie. La vieille mère France qui a perdu la boule.
On vient là contre la GPA, on vient là contre la loi Taubira.
On vient là parce qu’on ne lâchera pas.
Comme on ne lâche pas un noyé passé par-dessus bord que l’on retient par un doigt.
Si l’on desserre la prise une seconde, tout est foutu. Mais si on s’y met tous…
Rien n’est peut-être perdu.
LMPT est ce doigt.
Ce doigt par lequel notre civilisation s’accroche encore au navire avant de sombrer.
Tout le reste a basculé.
On entendait dire, ce dimanche soir autour de la gare Montparnasse, que LMPT était décidément typée « bourgeoise », ou qu’une présence un peu trop prégnante de certains élus (dont l’allocution, enregistrée, était diffusée sur grand écran) sentait la tentative de « récup’ » politicienne.
LMPT n’est pas parfaite ?
Peut-être. Mais on ne refuse pas de saisir un index agrippé au bastingage sous prétexte que la manucure n’est pas nickel.
Ce qui compte, c’est tenir.
Surtout ne rien lâcher.
Moins que jamais.
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