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samedi 18 octobre 2014

Arbre ou sex-toy: l'oeuvre gonflable de l'Américain McCarthy vandalisée à Paris.

AFP


Arbre ou sex-toy: l'oeuvre gonflable de l'Américain McCarthy vandalisée à Paris
                  
Sapin de Noël ou sex-toy géant de 24 mètres?


 L'installation sur la très chic place Vendôme à Paris de "Tree", oeuvre de l'artiste américain Paul McCarthy, faisait polémique.
Des inconnus l'ont vandalisée dans la nuit, mais la Fiac affiche son intention de la réinstaller.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des inconnus ont d'abord débranché l'alimentation de la soufflerie qui maintient la structure gonflable, érigée à titre provisoire dans le cadre de la programmation "Hors les murs" de la Foire internationale d'art contemporain (Fiac).
 Puis, profitant de l'absence de l'agent de sécurité parti la rebrancher, ont sectionné plusieurs des sangles maintenant l'oeuvre, sans toutefois toucher à l'enveloppe elle-même, avant de prendre la fuite. Les responsables ont alors choisi de dégonfler la structure, potentiellement déséquilibrée.
"Des investigations sont en cours", a indiqué une source policière.
Dès son montage jeudi dans ce lieu emblématique de Paris, l'immense oeuvre d'un vert éclatant avait déclenché la polémique.
 Il faut dire que de l'aveu même de Paul McCarthy, 69 ans, elle peut autant, sinon plus, faire penser à un "plug anal" qu'à un arbre de Noël.
Un inconnu avait giflé l'artiste en plein montage de l'oeuvre avant de réussir à prendre la fuite.

 Et les "antis" clamaient leur indignation sur les réseaux sociaux, comme le Printemps français, mouvement mélant militants identitaires et catholiques traditionalistes, tweetant: "Place Vendôme défigurée!
Paris humilié!".
Le conseiller de Paris UMP Jérôme Dubus avait dénoncé une "provocation gratuite" et demandé son retrait.
Samedi, la Fiac a affiché son intention de réinstaller l'oeuvre, mais son regonflage attendait que tous les "éléments techniques" soient réunis.

- 'Art dégénéré' -

La directrice artistique de la foire, Jennifer Flay, qualifiant de "navrante" l'agression de l'artiste, avait souligné que "Tree" avait "reçu toutes les autorisations nécessaires: de la préfecture de police, de la mairie de Paris et du ministère de la Culture, en lien avec le Comité Vendôme, qui regroupe les commerçants de la place", dont de nombreux bijoutiers de luxe.
"On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d'une définition officielle de l'art dégénéré", a réagi samedi sur Twitter la ministre de la Culture Fleur Pellerin, dénonçant "une atteinte insupportable à la liberté de création".
"Agression inadmissible" aussi pour la maire de la capitale.
"Paris ne cèdera pas aux menaces de ceux qui, en s'en prenant à un artiste ou à une oeuvre, s'en prennent à la liberté artistique," a renchéri Anne Hidalgo.

Les oeuvres de Paul McCarthy ont déjà déclenché des polémiques, et la page internet annonçant sa première grande exposition française, Chocolate Factory, à partir du 25 octobre pour la réouverture de la Monnaie de Paris, contient un avertissement sur le fait que certaines d'entre elles "peuvent être dérangeantes avec un caractère sexuellement explicite et parfois violent" et déconseillant la visite "pour les enfants et les adolescents".

En 2008 une autre de ses oeuvres gonflables, "complex shit" (merde complexe), figurant un étron géant, avait rompu ses amarres sous l'effet du vent lors d'une exposition au musée Paul Klee de Berne.

L'affaire "Tree" enflammait en tout cas la toile samedi, avec des milliers de commentaires sous les hashtags #Vendôme ou #PlugGate.

 L'influent blogueur judiciaire Maître Eolas disait par exemple à ses 145.928 abonnés être "effaré de voir la quantité de réacs autoproclamés qui savent ce que c'est qu'un plug anal".

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