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vendredi 10 août 2018

Espagne : les migrants affluent à Irun, point d'entrée en France




Modifié le - Publié le lepoint.fr
© Guillaume Pinon / NurPhoto / AFP Irun, sous pression.
 
L'arrivée massive de migrants en terre espagnole a vu la ville frontalière d'Irun prise d'assaut par une population cherchant à pénétrer sur le sol français.

Depuis quelques mois, l'Espagne est devenue le nouveau point d'entrée européen des migrants venus d'Afrique subsaharienne.
La ville du nord de l'Espagne, frontalière avec la France, a vu de nombreux migrants arriver ces derniers mois, dans l'espoir de pouvoir entrer en France, rapportent des habitants et des responsables locaux.
Une conséquence directe de l'afflux croissant de migrants débarquant sur les côtes espagnoles.
À Irun, certains attendent parfois dans des abris de fortune, tandis que des associations et des habitants de la commune basque espagnole se sont rassemblés afin de créer un réseau informel pour leur venir en aide.
Un réseau qui permet de fournir à ces migrants vêtements et nourriture entre autres, explique l'activiste Bibi Liras.

La ville frontalière d'Irun, selon elle, a toujours vu des migrants arriver au compte-gouttes pour traverser la frontière et se rendre en France.
Mais la hausse s'est accentuée depuis le mois dernier, explique la militante, le jour où le bateau d'une ONG avec 87 migrants à son bord a accosté dans le port d'Algésiras, dans le sud du pays.
« Ils ont commencé à dormir dans la gare ou dans les parkings, c'est là que nous nous sommes rendu compte que la situation était inhabituelle », raconte-t-elle à l'Agence France-Presse.

Un flux pour l'instant encore maîtrisé


De quatre à cinq par jour, la petite ville frontalière voit désormais arriver une quarantaine de migrants quotidiennement.
La Croix-Rouge peut accueillir 24 personnes dans son refuge à Irun, et trois établissements similaires existent dans le Pays basque.
En tout, 177 personnes peuvent être hébergées pour des séjours de trois à quatre nuits, et 1 600 personnes ont bénéficié des services de la Croix-Rouge au cours des deux derniers mois, selon un porte-parole de l'association.
Les migrants n'ayant pas trouvé d'hébergements à Irun se tournent donc vers le réseau de bénévoles qui cuisinent pour eux et leur fournissent des vêtements, selon Bibi Liras.
Des douches sont également mises à leur disposition dans une école de danse locale.

Malgré tout, les nuits sont rudes pour ceux qui n'ont pas trouvé d'hébergement et qui doivent dormir à la gare du village.
Le nombre de migrants passant par cette région du nord de l'Espagne a « fortement augmenté au cours des deux dernières semaines », selon un membre du gouvernement basque qui a souhaité conserver l'anonymat. « Nous n'en sommes pas à des centaines » d'arrivées, tempère-t-il, tout en précisant que les chiffres actuels sont encore gérables.
Beaucoup de ces migrants, venant de pays d'Afrique subsaharienne comme le Ghana ou la Guinée, veulent se rendre en France ou en Belgique où ils ont de la famille, précise-t-il.

Un accord France-Espagne

Mais la traversée de la frontière n'est pas simple : les autorités françaises ont passé un accord avec l'Espagne qui leur permet de renvoyer tout migrant interpellé à la frontière ou se trouvant en France depuis moins de quatre heures, selon un communiqué du gouvernement basque publié cette semaine. Cet accord a été critiqué par des associations selon lesquelles les migrants devraient pouvoir circuler librement dans l'Union européenne.
La loi prévoit que les personnes se trouvant en France depuis plus de quatre heures ont droit à un avocat, et le processus d'expulsion vers l'Espagne en sera plus long, selon une source gouvernementale.

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