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jeudi 18 mars 2021

Macron paralysé par le risque de désobéissance civile en cas de reconfinement


 
La désobéissance civile menace-t-elle Emmanuel Macron en cas de reconfinement, particulièrement en Ile-de-France ? 
 
Alors que les médecins ne comprennent que la logique de l'enfermement et occultent complètement la question des possibilités d'action qui restent au pouvoir politique face à une opinion de plus en plus rétive, un principe de réalité s'applique au Président : que risque-t-il socialement à imposer un confinement alors que les beaux jours arrivent et que le changement d'heure va redonner de longues soirées à une jeunesse épuisée par le confinement ?

Comme nous l’avions annoncé la semaine dernière, la question du reconfinement en Ile-de-France se pose désormais de façon urgente. Et comme Emmanuel Macron est un lecteur sympathique et attentif du Courrier des Stratèges, il a noté la remarque que nous portions sur les lits de réanimation du secteur privé, insuffisamment mobilisés. La preuve : il a lui-même posé la question aux membres du conseil scientifique

Reste que la décision de confiner, si elle s’impose sans difficulté scientifiquement, pose de vrais problèmes sociaux et « d’acceptabilité », synonyme pudique pour dire la peur de voir le peuple se soulever au début du printemps.

Macron craint une révolte en cas de reconfinement

Un conseiller de l’Elysée vent heureux a porté sur le bureau de France Bleu l’enregistrement de la conversation entre Macron et des maires d’Ile-de-France, où le Président exprime toute son empathie pour les Franciliens parqués dans des cages à lapin hors de prix à qui l’on interdirait de sortir le week-end. Le Président leur fait savoir combien il compatit à la douleur des confinés:

La vie dans cette région est quand même un peu différente, le confinement le week-end est une mesure qui est compliquée à prendre. On réfléchit à trouver les mesures adaptées, donner un horizon de temps.

Traduction : si le confinement est réellement inévitable, il sera le plus court possible. Pas question de refaire une opération comme l’an dernier. D’où la piste privilégiée du confinement de week-end avec un couvre-feu à 20 heures. 

On comprend ce qu’il y a derrière cette apparente empathie : il n’est pas du tout sûr que les Franciliens se laissent reconfiner, surtout ceux qui habitent dans des barres d’immeubles construites dans les années 70, où vivent les minorités les plus rétives à l’ordre républicain.

Pire que le confinement, le spectacle de l’insurrection

Si Emmanuel Macron soupçonne mal à quoi ressemble la vie d’un pauvre dans une barre HLM de banlieue, il a en revanche assez de flair politique pour comprendre qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre. Qu’est-ce qui est pire ? Endosser l’épuisement des soignants confrontés à une saturation des lits de réanimation ? ou ordonner un reconfinement qui ne sera respecté dans les banlieues difficiles qu’avec un déploiement militaire rendu obligatoire par l’insurrection des quartiers ?

Car le problème se pose effectivement de cette manière. Le Président sent bien que le respect du confinement est très incertain, et qu’à vouloir imposer une décision impossible, il risque d’y laisser beaucoup plus de plumes qu’en jouant au Président empathique et un peu faible.

Le reconfinement provoque déjà une levée de boucliers

Il suffisait de pointer le nez sur Twitter pour mesurer le poids des résistances au reconfinement, poids que les médecins et les scientifiques ne font absolument pas entrer dans leur scope lorsqu’ils analysent la situation. De toutes parts, les adversaires du confinement annoncent leur intention de désobéir. 

Bien entendu, cela ne signifie pas que tous ceux qui annoncent leur désobéissance passeront à l’acte. Mais le Président doit savoir que, depuis plusieurs semaines, la vie sociale a repris à Paris après le couvre-feu, que les dîners en ville sont revenus à la normale, et que la résistance est d’ores et déjà réelle. 

Autant de bonnes raisons pour ne pas prendre l’Himalaya par la face Nord.  

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