Un vaccin pour les très vieux, un pour les moins vieux, un autre interdit aux « jeunes », des petits malins qui se débrouillent pour passer entre les consignes, des médecins complaisants qui délivrent des certificats de comorbidité à leurs chers patients, des pharmaciens qui ont des listes d’attente jusqu’en juin et d’autres qui vous piquent dès le lendemain et, pour finir… pas de vaccins ou presque.
C’est la direction générale de la Santé qui a fait le décompte pour 20 Minutes : « Au 21 mars, il y en a environ 982.000 selon la répartition suivante : 682.000 de Pfizer-BioNTech et 300.000 de Moderna ; nous sommes à flux tendu avec Pfizer, avec un taux d’utilisation de 90 %. Donc en réalité, on est proche du zéro stock » pour ce sérum, précise le ministère de la Santé. Enfin, cerise sur le gâteau, « un nombre important de flacons doit être sécurisé pour assurer l’injection de la deuxième dose des plus de 75 ans, dans un délai de trois à quatre semaines après la première ». Pour résumer : on court derrière la pénurie.
Qu’importe. Aujourd’hui, tout le monde en veut, et du bon ! Pas du frelaté qui vous colle des thromboses (le mot est sans doute trop savant, alors maintenant, on dit « caillots », c’est plus sanguinolant). C’est dans ce contexte que les enseignants viennent d’arracher de haute lutte la promesse d’une vaccination dans les prochaines semaines. Le Président Macron l’a dit mardi, lors d’un déplacement à Valenciennes : « À partir de mi ou fin avril, nous allons avoir plus de vaccins qui vont arriver et qui nous permettront d’envisager d’avoir des campagnes ciblées sur des professions exposées. Les enseignants en feront légitimement partie. »
Ouf ! se sont réjouis les syndicats qui venaient d’adresser lettre et pétition à Matignon, réclamant de pouvoir sortir sains et saufs des tranchées où la guerre sanitaire les enferme. Pas si sûr, toutefois, car en même temps, comme dit notre Lider Maximo, il faut aussi satisfaire les soignants qui sont, eux, « en première ligne » sur le front du virus. Donc, rétropédalage : on n’a pas dit qu’on vaccinerait mais qu’on commencerait à le faire si l’on recevait les doses promises.
C’est toujours ça de gagné, se réjouit le SNUipp-FSU : « On reconnaît enfin que les enseignants sont en première ligne. Le Président a envoyé un signal, en disant que ce qui se passe dans les écoles n’est pas anodin. » Être reconnu comme combattant, c’est ça, l’important.
Il faut dire qu’avec l’arrivée des tests salivaires dont on a évoqué ici la fiabilité extrêmement douteuse, le nombre de cas positifs au Covid-19 explose : plus de 15.000 enfants testés positifs, la semaine dernière, et des courbes qui grimpent à la verticale.
Avec une hausse de plus de 70 % des cas positifs également chez les enseignants se pose maintenant le problème épineux des remplacements. Dans certaines académies (Créteil, notamment), il n’y a plus personne et les gamins s’entassent dans des classes surchargées.
On dira, à la décharge du gouvernement, que c’est un véritable casse-tête, raison pour laquelle de nombreux pays maintiennent leurs écoles fermées. Je connais ainsi deux petites Américaines qui, à Washington, sont privées d’école depuis plus d’un an maintenant. Leurs cousins qui vivent au nord, dans l’État de New York, ont maintenant droit à deux jours en présentiel chaque semaine, par roulement, pas davantage. Quant à nos voisins européens, la plupart commencent seulement à rouvrir les établissements scolaires fermés depuis janvier…
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