le Lundi 7 Octobre 2013 à 10:00 mis à jour à 10:44
Par Elise Delève
Denis Gautier-Sauvagnac, président de l'IUMM au moment des faits © Maxppp |
Dix personnes comparaissent à partir de ce lundi dans l'affaire des caisses noires de l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), une branche influente du Medef.
Ils sont soupçonnés d'abus de confiance et de travail dissimulé. Ils auraient retiré 16,5 millions d'euros des caisses de l'organisation entre 2000 et 2007.
C'est le procès d'un système opaque, de petits arrangements entre amis.
Dix personnes dont l'ancien patron de l'UIMM (L'union des industries et des métiers de la métallurgie) comparaissent à partir de ce lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour abus de confiance et travail dissimulé.
Par Elise Delève
Une enquête a révélé des retraits de fonds dans la caisse noire de l'organisation patronale, principale branche du Medef. 16,5 millions d'euros retirés entre 2000 et 2007.
Le patron de l'UIMM de l'époque, Denis Gautier-Sauvagnac, se défend en parlant de pratiques très anciennes dont il a hérité et auxquelles il a mis fin.
"Denis garde le silence"
La caisse "noire" de l'UIMM est une sorte de caisse "anti-grève" créée en 1972.
L'idée de départ était d'assurer aux entreprises un minimum financier pour faire face aux conséquences des conflits sociaux.
Au fil des années, ce fonds de solidarité s'est transformé en un véritable trésor de guerre, 600 millions d'euros, dont 16,5 millions ont donc disparu.
Qui a profité de cette somme ? Pendant les quatre ans d'instruction, Denis Gautier-Sauvagnac, rebaptisé "Denis garde le silence", a toujours fait la même réponse :
"Je ne crois qu'il soit de l'intérêt général de procéder à un grand déballage".
Car si l'ex-patron de l'UIMM reconnaît des compléments de rémunération payés en liquide aux salariés et le remboursement de frais de mission, il reste vague sur ce qu'il appelle "le concours financier à des organismes qui participent à la vie sociale".
Ce que d'autres ont appelé la "fluidité de relations sociales", en clair des dons aux syndicats notamment.
Ces soupçons n'ont pas pu être étayés, le juge Le loire a été confronté à la loi du silence.
Denis Gauthier-Sauvagnac a déclaré au magistrat qu'il "n'était pas à l'aise avec ces mouvements d'argent et qu'il sentait bien, peut-être trop tard, que l'époque changeait et qu'il fallait arrêter cette pratique".
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