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vendredi 12 mars 2021

La France confinée et celle des violences urbaines : la réalité du séparatisme


 

Si l’on veut prendre conscience de manière brutale de la réalité du , il suffit de regarder deux images : la première montre une rangée de policiers avançant le long de la Seine pour repousser la foule des flâneurs qui ont profité du beau temps, entre deux couvre-feux, pour mettre le nez dehors ; pas vraiment, d’ailleurs, car le masque obligatoire le cache dans un pays où la loi interdit très théoriquement de dissimuler le visage. 

La lutte contre la pandémie a inversé le commandement, et très docilement, les promeneurs refluent vers les escaliers gardés par des policiers en obéissant aux consignes données par haut-parleur. La présence des forces de l’ordre est massive, dissuasive mais sereine.

La seconde image est celle d’une voiture de police fuyant un groupe de loubards courant vers elle armés d’instruments divers. Nous sommes en France aussi, peut-être non loin de Paris, mais nous sommes dans un autre pays, où ce sont les policiers qui ont peur et s’enfuient. En 2018, deux ministres de l’Intérieur plus tôt, avec un total manque d’imagination, la Macronie avait instauré la « sécurité du quotidien », resucée bien socialiste de la « police de proximité » de Lionel Jospin dont chacun avait pu mesurer l’inanité. Le ton était martial : on allait augmenter la présence policière dans les « quartiers de reconquête républicaine », quinze au départ et devant monter jusqu’à soixante à la fin du mandat présidentiel, c’est-à-dire au départ souhaitable de Macron. Drôle de reconquête lorsque le conquérant fuit devant le reconquis pour sauver sa peau, quand il ne se fait pas tabasser, quand sa voiture ne brûle pas, quand son commissariat n’est pas assiégé par des groupes tirant au mortier d’artifice.

Depuis le début de l’année, les événements se multiplient pour souligner l’échec de cette politique, comme s’il y avait deux France, celle de la peur du Covid-19 et de la dictature sanitaire, et l’autre, celle de la chienlit des quartiers perdus de la République, lesquels n’hésitent pas, d’ailleurs, à déborder sur la première.

C’était le passage à tabac de Yuri dans le cadre de l’affrontement entre deux bandes, dans le 15e arrondissement de Paris, qu’on aurait du mal à placer parmi ceux où la pauvreté et le désespoir engendrent la révolte.

Plus récemment, un tour de France des violences urbaines s’est mis en marche, avec Beauvais, Fréjus, et l’agglomération lyonnaise, Bron, Rillieux-la-Pape et Lyon, dont la mollesse du maire « pastèque » n’a rien de rassurant : il veut apaiser. Pourquoi ? Parce que, là-aussi, le scénario habituel a été amorcé : un voleur de scooter est victime d’un accident sans casque et, bien sûr, la culpabilité plus que virtuelle de la police devient prétexte à des incendies de voitures qui servent de guet-apens pour les pompiers et les policiers qui les accompagnent. Alors, la caravane ministérielle suit le tour, suivant un rituel bien établi, annonçant de nouveaux quartiers de reconquête, à la manière des généraux affirmant que la retraite sur des positions mieux défendues constitue une victoire. C’est inacceptable, clame le ministre, qui semble toutefois mieux accepter ces troubles que les manifestations non violentes de Génération identitaire.

Chacun sait que la circulation des effectifs de police d’un quartier à l’autre ne sera qu’un placebo. La maîtrise de l’immigration, la réforme de l’accès à la nationalité, de sa déchéance, des procédures d’expulsion, la suppression des aides sociales aux familles de délinquants, l’application de peines infiniment plus sévères, et strictement mises en œuvre, une remise en cause de la justice des mineurs, enfin, constitueraient un dispositif plus sérieux que les « quartiers de reconquête » où la police bat en retraite. Il faut un changement radical de politique, et il faudrait surtout que l’appareil judiciaire s’y adapte sans réserve. Nous en sommes loin car le macronisme est aux antipodes de cette conception.

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