Quels sont cette justice et ce tribunal médiatique qui font d’un enfant racketté (qui s’est défendu) un coupable et de son racketteur (qui le persécutait depuis des semaines) une victime ?
Jonathan, 11 ans, en classe de CM2 à Vénissieux dans la banlieue de Lyon, était suivi, attendu (plusieurs élèves en témoignent) obligé de remettre 50 euros par jour à Mickaël, son tortionnaire de 12 ans qui le terrorisait et le frappait.
C’est lui aujourd’hui qui est inculpé de « tentative d’assassinat », séparé de ses parents, placé en retenue provisoire et en famille d’accueil.
Mercredi matin, il a pris un couteau dans le tiroir de la cuisine chez lui, avant de partir à l’école, la peur au ventre une fois de plus.
Et lorsque son persécuteur s’est approché de lui, il lui a porté deux coups de couteau à l’abdomen. C’est très malheureux en effet, mais pardon de dire que ça vaut mieux que l’inverse.
Transporté à l’hôpital, l’adolescent est hors de danger.
Hors d’atteinte de la justice aussi ?
Le racket est un crime ignoble, un phénomène de société connu et de plus en plus répandu dans nos écoles.
Du chantage répétitif à la dépouille structurée, il se décline sous autant de formes qu’il y a de racketteurs.
On sait la torture psychologique et physique que c’est pour un enfant.
Il a peur d’en parler à ses parents car la petite frappe qui le tourmente, le menace de s’en prendre directement à eux ou à sa petite sœur.
Le racketteur force sa victime à voler ses parents, à leur mentir sous la terreur.
C’est un cauchemar.
Les symptômes ne sont pas toujours clairs, parfois ils sont évidents : l’enfant ne sourit plus, se replie sur lui-même, il a subitement peur de certaines choses, il ne dort plus, ses résultats scolaires baissent, il ne veut plus aller à l’école.
Jonathan a été mis en examen pour « tentative d’assassinat » après sa retenue judiciaire à la Brigade de protection des familles à Lyon, une procédure exceptionnelle, réservée aux moins de 13 ans pour un crime ou un délit puni d’au moins 5 ans d’emprisonnement avec mention au casier judiciaire.
Est-ce vraiment ce qui l’attend ?
Quand les antifas qui ont tenté de brûler un flic puis l’ont frappé à coups de barres, sont tous ressortis libres ?
Est-ce qu’il aurait fallu que Jonathan se suicide pour que l’affaire tourne « comme il faut » ?
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