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mercredi 22 juin 2016

Quelle issue pour la danse du gouvernement Valls avec la CGT ?


         

Le 22/06/2016



Quand un gouvernement « de gauche » est confronté à des manifestations « de gauche » qui durent depuis des semaines, que fait-il ?
            

Quand un gouvernement « de gauche » est confronté à des manifestations « de gauche » qui durent depuis des semaines, que fait-il ?
Il temporise, ruse, esquive et s’enferme dans un statu quo dont rien ne peut sortir de bon.
 La manière dont le gouvernement Valls danse avec la CGT sur le thème « Je t’aime moi non plus » apparaît désormais pitoyable.
Il s’agit toujours de cette fameuse loi Travail, dite El Khomri, qu’on devrait plutôt appeler Bruxelles, puisqu’elle émane de la Commission.
Loi dont personne ne sait très bien ce qu’elle contient ; loi dont la lecture est impossible au quidam peu au fait des subtilités juridiques ; loi insuffisante dans ce qu’elle veut libérer et excessive dans ce qu’elle veut réglementer ; loi mauvaise, car on ne réformera pas le droit du travail par petit bouts, mais par une refonte complète et concertée du Code du travail.
 Une tâche hors de portée des branquignols du régime.
Il faut, pour cela, savoir écrire en français…
La CGT a trouvé là l’occasion rêvée de faire parler d’elle : en baisse constante aux élections professionnelles, elle a désormais l’image d’une centrale accrochée à ses acquis comme la bernique à son granit, et mobilise des troupes sorties d’on ne sait où pour occuper la rue.

 Pour elle, l’axiome de la gauche est toujours d’actualité : la violence est légitime au nom de la défense des droits des travailleurs.
Peu importe que ses adhérents soient constitués en majorité de fonctionnaires ou assimilés, non touchés par le texte.
L’important est de se montrer.
Face à ce dinosaure syndical, Valls et sa bande sont coincés.
Un retrait de la loi est impossible : il exposerait la France à des sanctions de l’UERSS.
C’est dire où nous sommes tombés.
Négocier avec la CGT l’est autant : celle-ci exigerait l’abrogation des seules mesures auxquelles tiennent les technocrates.
Autant retirer le texte.
Mais quand on se veut un gouvernement « de gauche », on ne peut pas se permettre de réprimer les manifs du même bord.
Même lorsqu’elles s’accompagnent de graves dégradations.
Pas question d’envoyer la troupe contre Martinez et ses copains.
 Chez ces gens-là, Monsieur, ça ne se fait pas, ça ne se fait pas…

Alors, le pouvoir joue la montre.
 Le pourrissement d’une situation qui semble, cependant, lui échapper.
 De dérisoires tentatives de containment : ainsi la manifestation du 23 juin serait-elle autorisée à condition d’être statique.
 Hurlements chez les manifestants, qui annoncent qu’ils défileront comme bon leur semble.
On pourrait leur envoyer Ludovine de La Rochère, qu’elle leur explique…
 Gorges chaudes chez les politiques : Mélenchon s’indigne, Woerth appelle à l’interdiction, Guaino juge impossible d’empêcher l’expression de la démocratie, Philippot et Aliot sont inaudibles. Seuls les éléphants solférinesques soutiennent encore la loi de Bruxelles contre les « travailleurs en lutte ». Le monde à l’envers, on vous dit.

Et tout cela va durer jusqu’à la mi-juillet.

Ensuite, les cégétistes partiront en vacances, regarderont des dopés grimper le Tourmalet et, pour l’honneur, déclencheront une grève des trains et des aiguilleurs du ciel.

Peut-être que, d’ici là, les Anglais auront recouvré leur liberté.

Cette liberté qui nous manque : celle de faire et de défaire les lois qui nous plaisent, celle de cesser de financer les syndicats par nos impôts.

Curieusement, personne ne semble y avoir pensé.

C’est pourtant simple…


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