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dimanche 26 juin 2016

Insécurité au centre du village d'Argelès : le ras-le-bol des habitants

Le 26 juin  Véronique Parayre 


 
PHOTO/ Vé. P.

Au-delà d'un sentiment, la rue de la République et la place de l'Église notamment, sont de vrais espaces de trafics et d'incivilités. Un collectif d'Argelésiens en colère vient de se créer.

Il suffit de s'asseoir à la terrasse d'un café pour constater le manège d'échange de produits illégaux. Une situation au cœur du village qui date déjà de plusieurs années mais qui, ces derniers temps, est montée en puissance.
La semaine dernière, une bagarre entre jeunes, qui a fini dans une boutique de la rue de la République, a fait déborder le vase, traumatisant encore davantage une malheureuse commerçante. Malgré la peur des représailles, des commerçants mais aussi des habitants du centre historique, ont décidé de s'unir et de parler.
Un collectif d'Argelésiens en colère vient même d'être créé sur un réseau social, précisant que cette page publique "a pour but d'échanger et de se réapproprier le centre du village qui est aujourd'hui aux mains de délinquants. Rien d'autre.  »

Tout le monde en convient, mais

Ils étaient donc une trentaine à rencontrer le maire et l'adjointe à la sécurité lundi dernier, en présence des responsables des forces de l'ordre, et ils n'ont pas mâché leurs mots.
Il faut dire que les conséquences de cette situation malsaine impactent désormais directement l'économie : baisses de chiffres d'affaires, des commerces et des maisons à vendre à des prix sacrifiés, à cela s'ajoutent les commentaires (fondés) des visiteurs sur des sites recevant les avis de la clientèle. "Tout le monde sait, mais personne ne peut rien faire pour régler le problème  », s'écrie cette commerçante excédée : "Nous avons été patients, au-delà de la lassitude, nous crions aujourd'hui notre colère, notre ras-le-bol. Le cœur du village est à vendre, les commerçants ont peur, les incivilités sont permanentes, les bagarres à répétition, nos devantures sont des urinoirs, la clientèle a peur de venir, les visiteurs baissent la tête, c'est l'omertà. Oui, nous avons déposé des plaintes et cela n'a eu aucune suite. Nombre d'entre nous ont investi ici leur vie dans un projet et nous travaillons avec la peur au ventre, parce que nous habitons ici avec nos familles. Peur aussi pour nos clients, ceux qui viennent encore. Nous voulons juste vivre et travailler normalement dans un respect mutuel, on ne demande pas la lune ! L'alcool, les tapages, le business, les incivilités en tous genres, font de ces rues des zones de non droit qui sont aux mains de voyous. Ce sont eux qui dictent leur loi, il y'a en marre.  »
Et un autre membre du collectif de préciser : "Attention, nous n'accusons pas les policiers ou les gendarmes, non, nous dénonçons une politique d'immobilisme, car à force de ne rien faire, cette délinquance ternie la carte postale de notre village. Le dialogue n'a rien donné, aujourd'hui, en qualité de citoyens responsables, nous voulons des actes.  »

Le maire dans l'action
 
À l'issue de cette rencontre "précipitée  » de lundi dernier, Antoine Parra, maire, explique : "Cette problématique a effectivement évolué. Le sentiment d'inquiétude est fondé, l'insécurité est réelle. Malgré la présence des forces de l'ordre, nous ne sommes pas parvenus à éradiquer la situation. Pour l'heure, aucun acte répréhensible n'a été constaté, nous avons la certitude qu'il y a du trafic mais la difficulté reste le flagrant délit. La demande de ces Argelésiens est légitime, j'ai demandé à ce que des actions coup de poing soient menées et je compte en parler au préfet qui assistera prochainement à la première réunion de sécurité. Il faut établir un plan d'action dans la durée, avec une présence appuyée et ne rien lâcher. Il faut que ce centre du village retrouve toute son attractivité, son charme et sa tranquillité. J'ai bien reçu le message, il faut harceler ceux qui ne respectent pas la loi, afin d'éradiquer ce problème, je vais tout faire pour y arriver.  »

Et lorsque l'on évoque la mise en place de la vidéosurveillance, notamment sur la place Saint-Côme Saint-Damien, le nouveau maire l'affirme : "Rien n'est exclu, ce sera une réflexion à mener à l'occasion de la réfection du centre-ville dont la concertation va débuter en septembre. On ne se l'interdit pas.  »
Le centre historique offre un charme et des particularités remarquables. L'église, désormais ouverte en journée, suscite l'intérêt de nombreux visiteurs.
 La vie pourrait être paisible dans ce secteur mais au fil de la journée, l'ambiance se fait pesante.
 Pour l'heure, seule la présence constante des forces de l'ordre, police municipale et gendarmerie, permet de maintenir le calme.

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