Vous souvenez-vous du film Les Chinois à Paris réalisé par Jean Yanne ?
Dans une scène, Grégoire Montclair, joué par Michel Serrault, porte un toast : « Eh bien, moi, je bois au succès de la fraternisation idéologique et culturelle franco-chinoise ! »
 Maintenant, imaginez que vous soyez invité à un dîner organisé par la mairie de Paris, recevant une délégation de personnalités venues du Qatar.
 Il y a des chances pour que vous entendiez Anne Hidalgo, ou n’importe quel membre de la municipalité sociétaliste, dire : « Eh bien, moi, je bois au succès de la fraternisation idéologique et culturelle franco-qatarie ! »
 Le tout au cours d’un dîner halal, sans alcool, animé de discussions portant sur l’immobilier parisien.

Les ressortissants qataris peuvent à peu près tout se permettre dans notre pays.
 Ils peuvent tout s’offrir, y compris notre dignité, notre avenir.
Une enquête, menée conjointement par Marianne et Mediapart, révélait que l’ancien émir de la micro-gazomonarchie du Golfe s’était constitué, au cours des années écoulées, un gigantesque patrimoine immobilier hexagonal, plus particulièrement au cœur de notre capitale.
Hamad Al Thani, ses trois épouses et quelques-uns de ses 24 enfants détiennent, notamment, des immeubles de bureaux dans les quartiers les plus prestigieux, des hôtels particuliers, des haras, des châteaux d’époque, des palaces et des villas hors de prix sur la Côte d’Azur.


Il faut comprendre qu’au Qatar, l’État se confond complètement avec celui qui le dirige.
Pour comprendre l’ampleur de la fortune de ce potentat, il suffit de se pencher sur les chiffres.
Entre 1989 et 2015, l’émir a accumulé un patrimoine immobilier d’une valeur de 3,3 milliards d’euros, uniquement en France.
 De quoi soumettre durablement nos dirigeants nationaux, impressionnables et impressionnés par les moyens colossaux que l’émir est capable de déployer.
 S’ajoutent à ces dépenses les montants démesurés des travaux qu’a réalisés le cheikh dans ses résidences nouvellement acquises.
Plus amusant, dans son château du Verduron, l’émir était déçu de ne trouver que deux sphinx en pierre dans l’allée principale qui en comptait auparavant dix.
Qu’à cela ne tienne, la Réunion des musées nationaux, établissement dépendant du ministère de la culture, a réalisé un moule, en partenariat avec l’École du Louvre.

Ses fils, dont son successeur Tamim, et le prodigue diplômé de Saint-Cyr Joaan, ne sont pas en reste, rachetant châteaux, hôtels particuliers et haras.
 Dans ce contexte, comment demander à l’ambassade qatarie de lever l’immunité de son diplomate, accusé de viol par une jeune Française de 33 ans ?
 Comment empêcher le Qatar de financer les mosquées salafistes à Paris et en région ?
Vous n’y pensez pas, nos maîtres en seraient courroucés.
Comment, aussi, lever les suspicions relatives au financement de l’État islamique qui entourent l’État profond qatari ?
Après tout, ils nous financent aussi.
Ils sont bien plus chez eux chez nous que nous ne le sommes.

Les enjeux sont d’ailleurs très importants.
Pour mener sa funeste politique, Anne Hidalgo a besoin de rentrer d’importantes taxes foncières.

Les Qataris, avec d’autres, ont beau chasser les vraies classes populaires en faisant monter les prix de l’immobilier parisien, ils permettent à la ville de continuer sa gabegie.