Périco Légasse
Promotions dans un supermarché de Tremblay en France
Fallait-il être si devin pour se douter que la course folle au toujours moins cher condamnait notre industrie à aller se fournir ailleurs ?
Cela fait mal de voir l'excellence de ce qui fait la France s'écrouler avec les prix.
Fallait-il être si devin pour se douter que la course folle au toujours moins cher condamnait notre industrie à aller se fournir ailleurs ?
Et un si grand génie pour comprendre que le toujours moins cher érigé en système conduit au toujours moins bien ?
L'intelligence et la vertu ont un prix, la liberté et la dignité aussi, l'environnement et la santé encore plus.
Que nous dit, en fait, la grande distribution ?
«Ami consommateur, je vais te faire économiser de l'argent sur ce qui est utile - et souvent français - pour que tu puisses en dépenser davantage sur ce qui est futile - et souvent importé de loin - que je te fournirai aussi, bien entendu. Pour te séduire et te prouver mon souci de préserver ton pouvoir d'achat, ma raison d'être, je vais donc serrer un peu plus le cou des transformateurs qui pourront ainsi étrangler un peu plus leurs fournisseurs.»
Et nos agriculteurs de produire au rabais pour répondre à ce défi, en livrant des denrées de moins en moins chères, donc de moins en moins bonnes, à un lobby agroalimentaire fabriquant des produits de plus en plus économiques donc de plus en plus mauvais.
Résultat, la paysannerie ne représente plus que 2,5 % de la population et la France est en dépendance alimentaire ; les artisans mettent la clé sous la porte ; le commerce de proximité est remplacé par des enseignes franchisées qui importent de la merde délocalisée pendant que des financiers chinois s'emparent de nos vins et de notre industrie automobile, fleurons de notre économie.
Hors de question de se plaindre, sans quoi les satrapes de Bruxelles (qui, au passage, sont en train de brader le marché européen aux Américains via le traité de libre-échange transatlantique) crient au protectionnisme xénophobe avec le soutien moral de tous ceux qui ont voté oui au traité constitutionnel en mai 2005.
Certes, mais il faut bien que les pauvres se nourrissent pour pas cher, sans quoi le diabète, le cholestérol LDL et le cancer générés par la malbouffe ne rempliraient plus les caisses de l'industrie pharmaceutique.
«Ami consommateur, continue à acheter à bas prix dans les grandes surfaces, tes maladies m'enrichissent aux frais de la Sécurité sociale.»
Voilà le tableau, hélas si peu caricatural, de ce que devient la France.
Tout est moins cher, mais elle en crève.
même auteur
Fallait-il être si devin pour se douter que la course folle au toujours moins cher condamnait notre industrie à aller se fournir ailleurs ?
Cela fait mal de voir l'excellence de ce qui fait la France s'écrouler avec les prix.
Fallait-il être si devin pour se douter que la course folle au toujours moins cher condamnait notre industrie à aller se fournir ailleurs ?
Et un si grand génie pour comprendre que le toujours moins cher érigé en système conduit au toujours moins bien ?
L'intelligence et la vertu ont un prix, la liberté et la dignité aussi, l'environnement et la santé encore plus.
Que nous dit, en fait, la grande distribution ?
Et nos agriculteurs de produire au rabais pour répondre à ce défi, en livrant des denrées de moins en moins chères, donc de moins en moins bonnes, à un lobby agroalimentaire fabriquant des produits de plus en plus économiques donc de plus en plus mauvais.
Résultat, la paysannerie ne représente plus que 2,5 % de la population et la France est en dépendance alimentaire ; les artisans mettent la clé sous la porte ; le commerce de proximité est remplacé par des enseignes franchisées qui importent de la merde délocalisée pendant que des financiers chinois s'emparent de nos vins et de notre industrie automobile, fleurons de notre économie.
Hors de question de se plaindre, sans quoi les satrapes de Bruxelles (qui, au passage, sont en train de brader le marché européen aux Américains via le traité de libre-échange transatlantique) crient au protectionnisme xénophobe avec le soutien moral de tous ceux qui ont voté oui au traité constitutionnel en mai 2005.
Certes, mais il faut bien que les pauvres se nourrissent pour pas cher, sans quoi le diabète, le cholestérol LDL et le cancer générés par la malbouffe ne rempliraient plus les caisses de l'industrie pharmaceutique.
«Ami consommateur, continue à acheter à bas prix dans les grandes surfaces, tes maladies m'enrichissent aux frais de la Sécurité sociale.»
Voilà le tableau, hélas si peu caricatural, de ce que devient la France.
Tout est moins cher, mais elle en crève.
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