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Par lefigaro.fr
Mis à jour le 25/04/2014 à 09:31
Publié le 25/04/2014 à 08:24
Par lefigaro.fr
Mis à jour le 25/04/2014 à 09:31
Publié le 25/04/2014 à 08:24
Crédits photo : OLIVIER MORIN/AFP
«Je lui ai dit ‘écoute, je suis une mère de quatre enfants, fais-moi pas de mal'. Il a rien voulu savoir».
La jeune femme agressée sexuellement mercredi soir dans le métro de Lille raconte sur RTL son calvaire sous le regard indifférent des autres voyageurs.
«Personne ne m'a aidée. Je me suis défendue toute seule», lâche-t-elle dans un sanglot.
Il était 22h30 ce mercredi quand la femme de 29 ans entre dans une station de métro située au sud de Lille afin de regagner son domicile, à Tourcoing.
Abdelnour B., un Marocain de 19 ans, la repère.
«Dès qu'il m'a vue, il est venu vers moi directement. Il avait une bouteille, il sentait l'alcool, il a commencé à me bloquer ... il m'a touché!», raconte la jeune femme, très émue.
«J'avais peur. Il m'a dit que j'étais une pute, qu'il allait appeler son cousin, qu'ils allaient me violer à plusieurs... il faisait des gestes bizarres avec la bouteille de vodka».
Le jeune homme ne lâche pas sa proie.
«J'ai crié à l'aide, j'ai demandé du secours».
Mais les autres passagers, qui attendent eux aussi le métro, ne disent rien.
«Je me suis mise près d'un homme, il n'a rien voulu savoir. Il ne m'a pas aidée».
L'agresseur suit sa victime dans la rame.
Les autres voyageurs préfèrent eux entrer dans la voiture suivante.
«Les gens sont partis dans l'autre rame tout au fond. Ils m'ont laissée toute seule et ils me regardaient me faire agresser!», dénonce-t-elle.
«Il y avait beaucoup de gens, je suis une femme, c'est un homme, ils auraient dû me défendre, ou l'écarter... C'est tout ce que je demandais, je ne demandais pas autre chose, juste qu'on me donne un coup de main.»
Elle ne parvient pas à semer son agresseur, qui la suit dans la rue.
Elle décide d'«arrêter des voitures à contresens».
Trois véhicules poursuivent leur chemin.
Le quatrième, conduit par un jeune homme de 18 ans, s'arrête.
«La femme hurlait et s'est mise en travers de la route. J'ai freiné pour ne pas la renverser. Elle était si terrorisée qu'elle est montée dans la voiture par ma portière côté conducteur alors que j'étais au volant…», a témoigné le conducteur auprès des enquêteurs.
Une bagarre s'en suit entre le conducteur et l'agresseur, qui parvient à sortir la jeune femme de la voiture.
Les agents de sécurité du métro interviennent alors et arrêtent l'homme.
L'agression aura duré près de 30 minutes.
L'affaire a été jugée jeudi après-midi par le tribunal de Lille.
Le jeune Marocain a expliqué s'être «disputé avec sa copine» et «avoir bu» ce soir-là.
«Je demande pardon à cette dame. Je n'avais jamais commis ce genre de faits auparavant», a-t-il répété plusieurs fois.
Son avocate a dressé le portrait d'«un jeune un peu paumé qui n'a pas les mêmes repères socio-éducatifs, qui pensait draguer et n'a pas supporté que sa victime lui résiste», relate La Voix du Nord, qui a suivi l'audience.
Ces arguments n'ont pas convaincu le juge, qui a condamné le jeune homme à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépot, assorti d'une interdiction de séjour en France durant deux ans et une inscription au fichier des délinquants sexuels.
L'homme avait deux mentions sur son casier judiciaire, dont une pour faits de violence.
Lors des réquisitions, le procureur a fustigé l'attitude des autres voyageurs.
«En tant que représentant du ministère public, je suis inquiet de ce visage d'une société où on est capable de prendre une autre rame en laissant seule une femme face à son agresseur. Il est là l'effroi aujourd'hui... Se dire que dans notre société, on ne pourra pas compter sur la collectivité».
Le procureur a demandé aux policiers de mener une enquête distincte pour déterminer si les autres passagers, qui n'ont pas appelé les secours, peuvent être poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
À Lille, le métro est entièrement automatisé, et seule l'alerte des voyageurs peut permettre une intervention rapide des équipes de sécurité.
Plus de 1000 caméras de vidéosurveillance sont réparties sur le réseau, mais le PC sécurité de la société Transpole n'a que 30 écrans pour retransmettre les images en temps réel.
La jeune femme n'a elle pas eu la force de suivre les débats.
Arrivée en salle d'audience au début du procès, elle s'est enfuie en pleurant après avoir croisé le regard de son agresseur.
La jeune femme agressée sexuellement mercredi soir dans le métro de Lille raconte sur RTL son calvaire sous le regard indifférent des autres voyageurs.
«Personne ne m'a aidée. Je me suis défendue toute seule», lâche-t-elle dans un sanglot.
Il était 22h30 ce mercredi quand la femme de 29 ans entre dans une station de métro située au sud de Lille afin de regagner son domicile, à Tourcoing.
Abdelnour B., un Marocain de 19 ans, la repère.
«Dès qu'il m'a vue, il est venu vers moi directement. Il avait une bouteille, il sentait l'alcool, il a commencé à me bloquer ... il m'a touché!», raconte la jeune femme, très émue.
«J'avais peur. Il m'a dit que j'étais une pute, qu'il allait appeler son cousin, qu'ils allaient me violer à plusieurs... il faisait des gestes bizarres avec la bouteille de vodka».
Le jeune homme ne lâche pas sa proie.
«J'ai crié à l'aide, j'ai demandé du secours».
Mais les autres passagers, qui attendent eux aussi le métro, ne disent rien.
«Je me suis mise près d'un homme, il n'a rien voulu savoir. Il ne m'a pas aidée».
L'agresseur suit sa victime dans la rame.
Les autres voyageurs préfèrent eux entrer dans la voiture suivante.
«Les gens sont partis dans l'autre rame tout au fond. Ils m'ont laissée toute seule et ils me regardaient me faire agresser!», dénonce-t-elle.
«Il y avait beaucoup de gens, je suis une femme, c'est un homme, ils auraient dû me défendre, ou l'écarter... C'est tout ce que je demandais, je ne demandais pas autre chose, juste qu'on me donne un coup de main.»
Les autres passagers pourraient être poursuivis
La jeune femme prend la fuite à la station suivante, mais son cauchemar se poursuit.Elle ne parvient pas à semer son agresseur, qui la suit dans la rue.
Elle décide d'«arrêter des voitures à contresens».
Trois véhicules poursuivent leur chemin.
Le quatrième, conduit par un jeune homme de 18 ans, s'arrête.
«La femme hurlait et s'est mise en travers de la route. J'ai freiné pour ne pas la renverser. Elle était si terrorisée qu'elle est montée dans la voiture par ma portière côté conducteur alors que j'étais au volant…», a témoigné le conducteur auprès des enquêteurs.
Une bagarre s'en suit entre le conducteur et l'agresseur, qui parvient à sortir la jeune femme de la voiture.
Les agents de sécurité du métro interviennent alors et arrêtent l'homme.
L'agression aura duré près de 30 minutes.
L'affaire a été jugée jeudi après-midi par le tribunal de Lille.
Le jeune Marocain a expliqué s'être «disputé avec sa copine» et «avoir bu» ce soir-là.
«Je demande pardon à cette dame. Je n'avais jamais commis ce genre de faits auparavant», a-t-il répété plusieurs fois.
Son avocate a dressé le portrait d'«un jeune un peu paumé qui n'a pas les mêmes repères socio-éducatifs, qui pensait draguer et n'a pas supporté que sa victime lui résiste», relate La Voix du Nord, qui a suivi l'audience.
Ces arguments n'ont pas convaincu le juge, qui a condamné le jeune homme à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépot, assorti d'une interdiction de séjour en France durant deux ans et une inscription au fichier des délinquants sexuels.
L'homme avait deux mentions sur son casier judiciaire, dont une pour faits de violence.
Lors des réquisitions, le procureur a fustigé l'attitude des autres voyageurs.
«En tant que représentant du ministère public, je suis inquiet de ce visage d'une société où on est capable de prendre une autre rame en laissant seule une femme face à son agresseur. Il est là l'effroi aujourd'hui... Se dire que dans notre société, on ne pourra pas compter sur la collectivité».
Le procureur a demandé aux policiers de mener une enquête distincte pour déterminer si les autres passagers, qui n'ont pas appelé les secours, peuvent être poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
À Lille, le métro est entièrement automatisé, et seule l'alerte des voyageurs peut permettre une intervention rapide des équipes de sécurité.
Plus de 1000 caméras de vidéosurveillance sont réparties sur le réseau, mais le PC sécurité de la société Transpole n'a que 30 écrans pour retransmettre les images en temps réel.
La jeune femme n'a elle pas eu la force de suivre les débats.
Arrivée en salle d'audience au début du procès, elle s'est enfuie en pleurant après avoir croisé le regard de son agresseur.
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