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mercredi 30 avril 2014

Valls « assume », mais nous assomme…


Wikimedia


Le 29 avril 2014
Nicolas Gauthier   
Au fait, ce programme de stabilité ? Sexy comme un discours de conseiller général dans un préau d’école de sous-préfecture, un jour d’élection cantonale partielle…

Naguère, François Mitterrand tentait de nous faire croire qu’il était de gauche, tandis que Jacques Chirac laissait à penser qu’il était de droite.
 Dans le genre, Nicolas Sarkozy s’est même fait passer pour lepéniste, assurant qu’il était à l’écoute des Français, écoutant ainsi les conseils de son ex-conseiller Patrick Buisson qui, lui aussi, écoutait beaucoup son client de président.
François Hollande, lui, peut-être histoire de lever ces ambiguïtés si françaises, préfère donner dans l’anaphore.
 « Moi, président de la République », psalmodié en boucle lors du débat l’ayant opposé à Nicolas Sarkozy, lors de la dernière élection présidentielle.
Ce mardi, à l’Assemblée, Manuel Valls a mis ses pas dans ceux de l’Élysée en jouant d’un semblable mantra.
 Il « assume », donc.
« Assume » son « programme de stabilité », tellement remanié que nombre de parlementaires n’y entravent plus que pouic.
L’UDI (les centristes campant en même temps à la gauche de la droite et à la droite de la gauche) seraient plutôt pour.
Alors que la gauche de la gauche est carrément contre, tel qu’il se doit.
Les Verts ne sont ni pour ni contre, bien au contraire.
Tout cela, Manuel Valls l’a « assumé », lui qui entend incarner la droite de la gauche tout en ménageant la gauche de la gauche.

Autrefois, du temps de la Ve République, les hommes politiques avaient été formés à la rude école des maquis.
Puis, ce fut à celle de grandes écoles plus ou moins technocratiques – Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing, etc.
 Enfin, vint le temps des avocats : génération Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ou Jean-François Copé.
Aujourd’hui, les élégances républicaines seraient plutôt aux « communicants ».
 D’où Manuel Valls.
Qui assura la communication du gouvernement Jospin (1997-2002), avec le brio qu’on a pu constater.
 Qui fit campagne pour le « non » au référendum d’Amsterdam, en 2005, pour finalement appeler à voter « oui », discipline du Parti socialiste oblige.
Puis, s’étant vautré aux primaires du PS – avec 6 % des suffrages, il arrive à faire encore moins que Ségolène Royal –, il rebondit en assurant la communication d’un certain… François Hollande.

Manuel Valls, à y mieux réfléchir, est un produit vintage, façon IVe République.
De ceux qui, genre bouilleurs de cru, parvenaient à faire chavirer les majorités en campant un pied à gauche et l’autre à droite.
 Un peu comme une sorte de Nicolas Sarkozy de gauche, le nouveau Premier ministre n’hésitait pas à faire scandale dans sa mairie d’Évry en déplorant le manque de « Blancs » dans sa brocante de centre-ville.
Mais partait à la chasse au Dieudonné comme d’autres s’en vont à celle du dahu.
 Se vantait de son tropisme israélien tout en tapant sur les Roms.
 Bref, comme Sarkozy, il y en a pour tout le monde et surtout pour ceux que cela ne dérange pas de grignoter à tous les râteliers.

C’est justement pour ces raisons que François Hollande, qui gouverne très mal mais se défend très bien, l’a hissé à Matignon.
Pour mieux le carboniser ; tel que, jadis, un François Mitterrand se débarrassa d’un certain Michel Rocard.
Au fait, ce programme de stabilité ?
 Sexy comme un discours de conseiller général dans un préau d’école de sous-préfecture, un jour d’élection cantonale partielle…
 Il paraît que le Parlement l’a voté.
 Fort bien.

 Manuel Valls « assume » et ce sont les Français qui, une fois de plus, sont assommés.
 Par un tel vide, trou sans fond et entouré de rien.

Entre les sondages d’opinion qui s’effondrent et les élections européennes qui s’annoncent, à force de s’enfoncer, les socialistes finiront bien par trouver du gaz de schiste.

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