Tête à claques en représentation
L'utilisation du vaccin AstraZeneca est désormais suspendue dans plusieurs pays, après la survenue de plusieurs cas mortels de thrombo-embolie. Le phénomène est connu depuis plusieurs jours.
Mais il ne fait que s'ajouter aux multiples effets secondaires lourds et indésirables signalés partout en France depuis un mois. Cette nocivité du vaccin AstraZeneca explique qu'un quart seulement des doses de ce vaccin ait été utilisé jusqu'ici en France. Malgré ces multiples alarmes, Olivier Véran n'a pas bougé le petit doigt, se contentant seulement de suspendre un lot douteux (sans l'assumer publiquement). Un exemple supplémentaire de l'incapacité d'un ministre à écouter les appels au secours lancé par le petit peuple.La suspension du vaccin AstraZeneca tombe évidemment très mal pour de multiples raisons. D’abord, elle risque de retarder les campagnes de vaccination en Europe, à commencer par la campagne en France (ce qui explique la frilosité du gouvernement à réagir sur le sujet). Ensuite, elle nourrit les inquiétudes sur les conditions dans lesquelles les autorisations sont données à la mise des vaccins sur le marché. Enfin, elle jette un peu plus d’huile sur le feu des relations entre la Grande-Bretagne et l’Europe, quelques semaines après la consommation du Brexit.
Mais cette mesure prise par quelques pays européens couronne une vague de rejets exprimés en France depuis plusieurs semaines dans la parfaite indifférence d’Olivier Véran et du gouvernement.
Des soignants ont demandé l’arrêt de l’AstraZeneca depuis plusieurs semainesDès le début du mois de février, les soignants, qui ont été les premiers à « bénéficier » du vaccin AstraZeneca, ont tiré la sonnette d’alarme sur la toxicité de ce vaccin et de ses effets secondaires. En masse, les hôpitaux français ont suspendu les injections pour éviter les arrêts maladie en cascade. Ce phénomène explique que 25% seulement des soignants soient vaccinés.
Bien entendu, Olivier Véran a fait la sourde oreille et le gouvernement a rappelé que les soignants devaient se faire vacciner. Mais la contestation gronde depuis plusieurs semaines.
On notera, à titre d’exemple, la motion adoptée par le comité d’hygiène et de sécurité de l’hôpital de Périgueux, le 22 février 2021 :
« Depuis la semaine dernière, et suite aux premières vaccinations, un nombre considérable [de personnels] ont développé de très lourds effets indésirables engendrant un absentéisme supplémentaire », constate le CHSCT qui évoque « entre 50 et 70% » d’agents « ayant contracté des effets indésirables ».
Le CHSCT réclame que les soignants et les agents reçoivent à la place des vaccins de Pfizer ou Moderna, à l’instar de « certaines maisons de santé de notre département qui en bénéficient ».
On ne pouvait être plus clair…
Un lot AstraZeneca suspendu en FranceAu demeurant, les alertes sur le vaccin AstraZeneca ne se sont pas limitées à des réactions virulentes des soignants dans les hôpitaux.
Dès le 10 mars, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) annonçait la suspension d’un lot du vaccin par dix-sept pays de l’Union, dont la France, après des cas de thrombose embolique mortels. C’est l’Autriche qui a, en premier, pris la décision de ne plus injecter le vaccin issu de ce lot.
La question des risques mortels du vaccin n’est pas nouvelle. Officiellement, elle ne pose que des problèmes limités. Mais elle rappelle que si, initialement, le vaccin était interdit aux plus de 65 ans, c’est peut-être qu’il y avait de bonnes raisons à cela.
Véran et l’Etat nous protègent-ils vraiment ?On n’a donc pas attendu le 11 mars pour découvrir que le vaccin AstraZeneca posait des problèmes.
Pourquoi, dans ces conditions, Olivier Véran n’a-t-il pas réagi plus tôt, en marquant de l’empathie officielle pour les soignants qui refusent en masse la vaccination à cause des effets indésirables du vaccin ? Pourquoi maintient-il l’utilisation du vaccin AstraZeneca ? Cette surdité, cette indifférence, sont caractéristiques du mépris « managérial » des élites françaises pour le personnel qu’elles sont chargées d’encadrer. Dans certains pays, il est évident que ce grand manager qu’est un ministre se sent obligé de réunir les conditions pour que le personnel puisse travailler dans de bonnes conditions. En France, le refus de prendre en compte ces attentes est de règle.
De notre point de vue, le malaise des hôpitaux vient beaucoup de ce mépris managérial des médecins et des hiérarques pour le reste du personnel que d’un manque de moyens. Et le malaise du peuple français provient beaucoup plus du mépris des élites pour les problèmes quotidiens que d’un manque de ressources.
Reste une question : l’objectif de l’Etat, dans cette campagne de vaccination, est-il de protéger les personnes contre la maladie ou d’afficher un résultat global (comme un taux de vaccination) au mépris des « dommages collatéraux » nécessaires pour y parvenir ?
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