C'est LE cauchemar de la mairie : des touristes, débarqués sourire en bandoulière, qui rentrent chez eux, cicatrices à peine pansées et certificat médical en poche.
Des visiteurs illustrant alors, en racontant à leurs proches en mode "Marseille bashing" leur traumatisante mésaventure, l'image parfois donnée de la cité phocéenne d'une jungle où l'on peut, partout et tout le temps, finir son séjour dans la rubrique des faits divers...
Si, il faut bien le reconnaître, le nombre de ce genre d'agressions a chuté ces cinq dernières années, subsistent des épisodes sauvages, qui rappellent Marseille à ses démons.
Dans la nuit de lundi à mardi dernier, en seulement une heure, entre 2 h et 3 h, la police a été alertée coup sur coup pour trois agressions.
C'est d'abord un Marseillais de 32 ans, qui rentre de chez une amie, casque audio sur les oreilles, qui est ciblé.
Selon nos informations, l'homme est immédiatement victime d'une balayette qui le fait lourdement chuter au sol, puis il est gazé et voit sa carte bleue s'envoler.
Le duo, présumément mineur, a été déféré
Des spécialistes jouant de multiples identités
Seulement quelques dizaines de minutes plus tard, le quatuor vogue sur le square Narvik, le parvis de la gare Saint-Charles, et cible un touriste mexicain de 22 ans.
Il est à son tour gazé, puis frappé à la tête, a priori avec la bombe lacrymogène, ce qui lui vaudra une journée d'ITT.
Il est dans la foulée délesté de son smartphone et de la modique somme de 15 euros qu'il avait en poche...
Mais alors que la soif d'appropriation de ces voleurs semble assouvie, le troisième épisode de leur fuite en avant sera encore pire.
Les larrons descendent les escaliers de la gare, filent vers les allées Léon Gambetta.
Un touriste belge de 50 ans a le malheur de croiser leur itinéraire.
Il est, comme les deux précédentes victimes, aspergé de gaz lacrymogène, puis jeté au sol et roué de coups.
Les assaillants s'enfuient avec sa valise, son téléphone portable et son appareil photo numérique. L'homme rentrera vers son plat pays avec la tête comme un compteur à gaz, un tympan perforé et une interruption temporaire de travail de... 21 jours.
Malgré le choc, deux des victimes parviennent à donner un signalement précis de leurs agresseurs aux policiers, dont plusieurs patrouilles se mettaient en chasse.
Une unité de la brigade canine identifie, en seulement quelques minutes, un premier suspect, alors qu'un équipage de la compagnie de sécurité routière en débusque un second.
Les deux, refusant de décliner leur identité et démunis de tous papiers, se sont présentés comme des mineurs algériens.
Il faudra attendre que leurs empreintes digitales "matchent" dans le fichier national pour découvrir qu'ils sont des spécialistes de ce genre de raids, donnant à chaque interpellation un nom différent.
L'enquête des policiers de la division centre a permis de contrecarrer les dénégations de ces suspects, reconnus par les victimes qui ont pu récupérer leurs effets.
Le duo, présumément mineur, a été déféré devant un juge pour enfants, mis en examen et écroué à la prison pour mineurs de la Valentine.
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