André Archimbaud
Il avait fallu deux mandats d’Obama pour que l’indice boursier Dow Jones monte de 10.000 points. Après treize mois de régime Trump, l’indice a gagné 8.000 points et près de 30 %.
La croissance des autres indices boursiers est similaire.
La capitalisation boursière a ainsi gagné en un an plus de 6.900 milliards de dollars (soit la moitié des plus-values enregistrées pendant les huit années Obama) pour atteindre 30.600 milliards, ce qui gonfle les fonds de retraite des salariés.
Suite à une série de décrets présidentiels abolissant de nombreuses réglementations ou freins aux entreprises, plus de 2,2 millions d’emplois ont été créés en un an.
Et dans son discours de Pennsylvanie du 18 janvier, le président a rappelé que le taux de chômage est au plus bas depuis 18 ans, et que celui des demandeurs d’allocations chômage est lui-même au plus bas depuis 45 ans, sans omettre de mentionner la baisse record du chômage afro-américain et latino, comme celui des femmes (au plus bas depuis 17 ans).
Pas mal…
Certes, ces statistiques masquent le fait que tous les emplois ne sont pas nécessairement de vrais emplois stables et à plein temps, et que seuls 63 % de ceux en âge de travailler travaillent, ce qui signifie qu’une masse importante d’Américains ont, une bonne fois pour toutes, renoncé à chercher du travail et continuent de vivre de l’aide sociale (les « food stamps »).
Mais c’est une amélioration tout de même…
D’autant que la « réforme fiscale Goldman Sachs » de décembre va immédiatement apporter un peu d’oxygène aux classes moyennes, tandis que la baisse majeure de la fiscalité des entreprises pourrait catapulter l’investissement, donc l’emploi.
L’un des effets attendus étant le rapatriement des capitaux parqués à l’étranger.
C’est, maintenant, chose faite avec Apple, qui ramène aux États-Unis la quasi-totalité de ses liquidités étrangères (250 milliards) en raison du nouveau taux fiscal préférentiel.
Et Apple d’emboîter par ailleurs le pas de plusieurs grands groupes, en accordant une prime de 2.500 dollars à ses employés, payable en actions assujetties.
Trump et l’establishment ont donc pu trouver un terrain d’entente majeur sur l’économie.
La crise avec Steve Bannon illustre ainsi une rupture : de perturbateur, Trump devient « raisonnable ».
Le général Kelly, son directeur de cabinet, l’a dit sur Fox News : la campagne, c’est la campagne, la présidence, c’est la présidence…
Ainsi, en politique étrangère, Trump poursuit la stratégie « néocon » de changement de régime, armant l’Ukraine, allant maintenant jusqu’à menacer directement la Russie (accusée de soutenir la Corée du Nord) tout en ménageant la Chine (qui, pourtant, triche).
Les lobbies économiques américains, acquis aux frontières ouvertes, semblent (selon le site Axios) dire à Trump de se « calmer » sur les négociations commerciales (Chine, Mexique, Canada) autant que sur l’immigration ou le mur, arguant du fait que les chrétiens étant maintenant dans la poche (nominations judiciaires conservatrices et positions pro-vie), la croissance économique suffira à rassembler le populo avant les prochaines législatives et présidentielles.
Donc, inutile de divaguer sur les questions migratoires ou le nationalisme économique.
Est-il en train de se faire endormir par Mitt Romney, qui va bientôt entrer au Sénat ?
On en reparlera…
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