Anne Merlin-Chazelas
170 décisions de justice et un référendum parfaitement légal ne comptent pour rien pour notre Président et son gouvernement.
Ainsi, 170 décisions de justice et un référendum parfaitement légal ne comptent pour rien pour notre Président et son gouvernement.
Déplaire à M. Hulot et à l’extrême gauche serait inimaginable.
En conséquence, nous, pauvres contribuables, qui avons déjà financé toutes les mesures prises pour la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et pour limiter les déprédations des prétendus zadistes, avons donc financé une étude (d’ailleurs gardée secrète) dont l’objectif évident était de rendre cette décision écologiquement nécessaire, fût-ce au prix de nombreux mensonges par omission.
Les quelques agriculteurs du village, assurés de rester légalement sur place, s’en réjouissent.
On les comprend.
Réjouissons-nous pour eux.
Mais ne nous faisons pas d’illusions : la ZAD ne disparaîtra pas, elle sortira au contraire renforcée par sa victoire – victoire de la violence, de l’illégalité, de la destruction d’un environnement qu’elle prétend défendre.
En effet, le gouvernement a déjà montré qu’il n’avait aucune intention de la démanteler réellement.
Il lui donne jusqu’au printemps prochain pour consolider sa présence, appuyée par des cultivateurs venus d’ailleurs, tout heureux de bénéficier gratuitement de terres.
Par exemple, « Basile s’est installé en 2011. Avec plusieurs camarades, ils ont créé un collectif paysan et y élèvent des vaches. Pas question pour lui de partir », selon BFM TV, qui se garde bien de préciser à qui appartiennent les terres sur lesquelles Basile et ses amis se sont installés, ni qui a payé les frais de leur installation ; il me semble possible que ses pâturages et ses bâtiments aient été « squattés ».
Les semaines à venir vont donc donner aux Black Blocs et autres « altermondialistes » tout le temps de s’incruster dans la place et de s’armer pour résister à une très improbable tentative d’expulsion.
Au fait, notre Constitution permet-elle au pouvoir exécutif d’aller au rebours des décisions de justice ou de la volonté populaire exprimée par référendum ?
Pendant ces batailles légales, les casseurs de tout poil se seront largement renforcés.
Il y a fort à parier qu’aucun gouvernement n’osera affronter directement les zadistes.
Un jour, la décision de les expulser sera discrètement annulée…
Il est, d’ailleurs, probable que les Black Blocs et autres casseurs étrangers auront créé de nombreuses autres ZAD partout où ils sentiront la faiblesse de l’État.
Et aux centaines de zones que l’on dit « de non-droit » parce que la loi qui s’y applique n’est pas celle de la France mais la charia islamique s’ajouteront une et probablement plusieurs ZAD, que l’on pourra aussi dire « de non-droit » parce que seule la loi des casseurs s’y appliquera.
Et l’État – c’est-à-dire nous, pauvres contribuables – paiera.
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