Dans Le Lotus bleu, Tintin, prisonnier des méchants, se voit inoculer une dose de radjaïdjah, « le poison qui rend fou ».
Heureusement pour notre héros, un serviteur avait remplacé le poison par de l’eau !
Il n’empêche : depuis la sortie de cet album, en 1936, les toxicologues du monde entier cherchent ce qu’était, au juste, cet étrange poison, spécialité des fakirs du Rawhajpoutalah. Nous sommes heureux de vous offrir un scoop : ces recherches viennent d’aboutir ! Ce poison a un nom : Covid-19.
La fréquentation de ce poison altère gravement les facultés de discernement. On voit des politiques dire « blanc » le lundi et « noir » le mardi sans autre motif que le « girouettisme » qui les a surpris. On voit un professeur dont le traitement fonctionne durement attaqué par certains de ses confrères et même traduit devant l’instance judiciaire de la profession. On voit des médecins bénéficiaires de prébendes de labos pharmaceutiques jurer leurs grands dieux que seuls les traitements de ces labos seront efficaces. On a vu des gens se signer à eux-mêmes, sans rechigner, des Ausweis, ces autorisations de sortie faute desquelles la prune tombait. La pénurie de masques a amené nos gouvernants à mentir : inutiles et dangereux au début, puis obligatoires. Aujourd’hui, à circonstances identiques, il faut le porter, ici, mais pas là, et pas à la même heure. La folie, vous dis-je, s’est emparée de nos élites !
Le pompon toutes catégories revient sans conteste au couple Banerjee. Lui, c’est Abhijit, indien de naissance, et elle, Esther Duflo, franco-américaine. Mariés dans la vraie vie, ils figurent parmi le tout petit nombre de personnalités scientifiques de classe mondiale. Leurs travaux les ont fait crouler sous les distinctions, les prix et les médailles. Le bouquet, c’est le prix Nobel d’économie en 2019. La similitude de la date de cette récompense avec l’émergence du Covid-19 ne saurait être que pure coïncidence !
Ces deux savants viennent de signer une tribune dans Le Monde dans laquelle ils exposent une idée lumineuse. Ils partent du principe qu’il faut anticiper la progression du virus, d’autant plus que l’on se dirige vers la période froide de l’hiver, souvent fatale aux vieux et aux malades chroniques. Et puis Noël se profile, avec ses fiestas nombreuses dans et hors les familles, ses achats compulsifs, sources de toutes contaminations ; bref, la naissance du petit Jésus a toutes chances de se télescoper avec une hyper-activité de la Grande Faucheuse. « Pas de ça, Lisette ! », se disent, en langage du MIT (Massachusetts Institute of Technology), nos deux économistes.
La solution ? D’une simplicité biblique : il faut confiner sévèrement tout le pays entre le 1er et le 20 décembre. Ainsi, privé de moyens de transport, le maudit virus mourra de sa belle mort. Génial ! Nos « Nobelphégor » viennent d’inventer la « punition préventive » ! Fallait y penser.
Mais, vous voulez mon avis ? Eh bien, je pense qu’ils jouent petit bras. Un cran de plus et nous avions le « trépas préventif » : on tue tous les vieux, tous les mal portants, toutes les personnes à risque ; on pleure un bon coup pendant l’Avent mais, après, on passe les fêtes de Noël dans la joie et la bonne humeur, bûche engloutie et sapin scintillant (sauf à Bordeaux !). Avantage collatéral : on fait faire de sacrées économies aux caisse de retraites.
Ah, j’en rêve !
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