Lorsqu’il était invité chez des amis, on ne sait pas si ceux-ci accueillaient le Pétomane (1857-1945) par un « Quel bon vent vous amène… », mais c’est ce qu’ont dû penser les animateurs de l’association La Fumainerie, lors de l’élection du nouveau maire de Bordeaux, lequel s’est déjà fait un nom dans la rude compétition des phénomènes de foire écologistes.
Les latinistes ont déjà repéré, dans le nom de l’association, celle de fumus et humanus, et peut-être même deviné qu’elle se propose de promouvoir les toilettes sèches à des fins de compostage.
Pas seulement comme elle le faisait depuis des années, en location lors des événements et festivals en plein air, mais maintenant à domicile, chez les particuliers…
Après descellement de votre ancienne porcelaine Jacob Delafon, il suffira donc de poser l’objet, de procéder à la vidange de vos émonctoires pelviens et d’en recouvrir le produit avec des copeaux de bois, peut-être issus d’un de ces sapins de Noël morts dont le maire ne veut plus entendre parler.
On ne précise pas si l’association fournit également les feuilles de bananier pour… vous avez deviné.
Trente-cinq foyers devraient recevoir le matériel, d’ici fin octobre, mais « on reste dans l’hypercentre [de Bordeaux] pour faciliter la collecte des bacs de toilette, qui se fait à vélo », précise l’un des cofondateurs de La Fumainerie ; offrant ainsi aux bobos, après Uber et Deliveroo, un nouveau débouché pour leurs esclaves de banlieues.
Mais le mieux ne serait-il pas que les locataires emportent eux-mêmes leurs toilettes à roulettes derrière leurs vélos électriques ? Et pourquoi pas au bureau ou dans les dîners en ville ? Quand on veut sauver la planète !
Ensuite, ça se gâte un peu, parce que « pour pouvoir être utilisé en agriculture, les sous-produits du système digestif humain doivent composter pendant deux ans ». Amis bordelais, si vous avez un bout de jardin libre… Pire encore : « Actuellement, le compost provenant des toilettes sèches est interdit par le cahier des charges en agriculture biologique, en raison des résidus médicamenteux qui peuvent s’y trouver. »
Bref, pour éviter que « les matières fécales […] se retrouvent dans les milieux aquatiques, génèrent des algues vertes, eutrophisent les cours d’eau », ce n’est pas encore gagné.
Un peu comme pour les œstrogènes des pilules contraceptives qui transforment nos silures en drag queens…
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