Jamais, en temps de paix, la société française n’aura connu un tel nombre de « restrictions », dixit les autorités.
En effet, face à la recrudescence manifeste de l’épidémie de coronavirus, le Premier ministre Castex ne cesse de se décharger sur les responsables locaux.
Ainsi, des départements et des régions sont montrés du doigt, dont les Alpes-Maritimes. Voilà pourquoi le maire de Nice, Christian Estrosi, et le préfet du département, Bernard Gonzalez, ont annoncé les mesures suivantes, le 18 septembre : « Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits dans les jardins, sur les plages et les quais […] Les bars devront fermer de 0 h 30 à 6 h du matin […] La vente d’alcool à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique sont interdites après 20 h […] Toute diffusion de musique amplifiée sur la voie publique susceptible de conduire à des regroupements est interdite […] Pour les grands événements, la jauge est abaissée à 1.000 personnes. »
Remarquons, d’abord, que ce sont des États militaristes qui prennent des mesures aussi coercitives, et non plus seulement restrictives : en l’occurrence, juguler pudiquement la consommation d’alcool selon des créneaux horaires, comme en Thaïlande par exemple. Pour autant, Matignon adopte une ligne décentralisatrice – au contraire d’Édouard Philippe, entre les mois de mars et de juillet derniers – pour, astucieusement, se mettre à l’abri de toute plainte devant la Justice.
Certes, plus le mille-feuille administratif s’épaissit, plus il est difficile de discerner les responsabilités des uns et des autres. Donc, les exécutants locaux se livrent à une hypocrite et pitoyable course à l’échalote en matière d’injonctions sanitaires. Ou quand le pouvoir n’est plus que médical, comme l’avait compris le philosophe Michel Foucault.
En attendant, les populations de Marseille, de Toulouse, de Lyon et de Paris, entre autres, s’apprêtent à subir les mêmes coups de semonce. Comme s’il valait mieux être confiné chez soi que de s’étouffer dehors. Comme si nos sociétés modernes ne pouvaient pas manquer de fabriquer des êtres sclérosés. Alors, il y a de quoi être décontenancé face à l’avènement d’un ordre sanitaire qui finit par hystériser les consciences, où surtout chacun est contraint de se sentir coupable. Par conséquent, les laboratoires d’analyses sont inutilement encombrés et les échanges ne se font plus qu’à distance : discussions, achats, etc.
Pire encore : peu de médecins médiatiques doutent publiquement de la légitimé de l’actuel Comité scientifique, celui qui a été nommé par l’Élysée au début de cette crise. Parmi eux, on peut mentionner l’épidémiologiste Martin Blachier, notamment sur le plateau de CNews (durant la matinale du 18 septembre). Seulement, au-delà même des annonces plus anxiogènes les unes que les autres, nos citadins se laissent transformer en chauves-souris ou bien en pangolins.
Puis, que de gloses ridicules à propos d’un peuple soi-disant « réfractaire », car « celles et ceux » – en langue macronienne – qui disent amen au masque disent déjà, ou diront, de même à d’autres fichus voilant le visage, la principale incarnation de l’âme. Un séparatisme sanitaire qui fait et fera, à sa mesure, le lit du séparatisme culturel. Chères sociétés libérales devenues si suffocantes !
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