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mercredi 8 janvier 2020

Bavures présumées et soupçons de malversations : début d'année catastrophique pour la maison police

 
 
 
Début de semaine catastrophique pour la maison police. - DENIS CHARLET / AFP

Début de semaine catastrophique pour la maison police.

La justice accélère deux dossiers de bavures présumées.
Le directeur départemental des Alpes-Maritimes est soupçonné de malversations.
Et le patron de la police quitte ses fonctions…
Mauvaise passe pour la maison police.
Trois jours, trois affaires.
Alors que la justice accélère deux enquêtes pour des violences policières présumées, et qu’un directeur départemental est soupçonné de détournements, le directeur général de la police nationale (DGPN) tire sa révérence.
Eric Morvan, patron des flics depuis aout 2017, donné comme partant depuis des mois, a annoncé lundi lors de ses vœux aux préfets qu’il faisait valoir ses droits à la retraite.
Une demi-surprise pour la grande maison, puisque depuis des mois, ce DGPN de 62 ans, réputé "gentil et courtois", semble porter ses fonctions comme un "long chemin de croix".
Dans le Point, qui a annoncé ce mercredi matin sa démission, certains le disent "exténué".
 "Eric Morvan n’approuvait aucun des grands changements qui semblent aujourd’hui inéluctables et qui se discutent en ce moment en interne dans le cadre du livre blanc. Cela paraissait difficile pour lui de se maintenir à son poste", souligne une source syndicale.
Autre signe d’un certain malaise, le DGPN partant a annoncé aux troupes ce matin qu’il quitterait la place Beauvau, "sans pot ni cérémonie".
"Un départ en catimini, comme l’a été sa direction", grince un syndicaliste agacé depuis plusieurs mois de ne pas avoir à la tête de l’institution policière "un DGPN capable de taper du poing sur la table"

Quoiqu’il en soit, ce départ intervient sur fond de violences policières.
Lundi, presque un an jour pour jour, un policier de la BAC de Bordeaux a été mis en examen pour violences volontaires avec arme ayant entraîné une interruption de travail de plus de 8 jours, par dépositaire de l'autorité publique.
Les faits se sont déroulés le 12 janvier 2019, en marge d’une manifestation des gilets jaunes.
Ce jour-là, un pompier volontaire originaire de Bazas (Gironde) avait été touché par un tir de LBD à l’arrière du crâne.
Placé quatre jours dans le coma, l’homme est aujourd’hui victime de lourdes séquelles.

Arrêt cardiaque lors d'une interpellation
 
A Paris, une autre affaire de bavure présumée est en cours. Interpellé lors d’un banal contrôle de la route vendredi 3 janvier, un chauffeur livreur de 42 ans, père de 5 enfants, aurait pris à parti l’équipage de policiers avant d’être maitrisé au sol.
Les images vidéo témoignent de la violence de la scène.
Cédric Chouviat a fait un arrêt cardiaque et il est décédé 48 heures plus tard à l’hôpital Georges Pompidou.
Son autopsie fait état d’une "manifestation asphyxique avec une fracture du larynx" mais aussi d’antécédents cardiovasculaires.
Mardi, le parquet de Paris a ouvert une information judicaire pour "homicide involontaire", dans le but d’éclaircir les causes exactes de la mort du père de famille.
Trois policiers de la préfecture de police de Paris seront susceptibles d’avoir à s’expliquer.

Sanctions administratives
 
Enfin, autre télescopage de ce début d’année, le directeur département de la police des Alpes-Maritimes a été convoqué ce mardi 7 janvier à L’IGPN et a été entendu plus de 6 heures dans le cadre de soupçons de malversations.
Jean-François Illy, auparavant en poste à Strasbourg, est soupçonné d’y avoir utilisé la carte bleue et les moyens du service à des fins personnelles.
Lors des voeux du syndicat Unsa-Police, ce mercredi 8 janvier, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé "soutenir" la proposition du directeur de la police nationale de le "démettre de ses fonctions".
Selon nos informations, le dossier qui vise Jean-François Illy devrait atterrir à brève échéance sur le bureau du DGPN.
Avec un retrait immédiat de ses fonctions, l'homme risque aussi d’éventuelles sanctions administratives et des suites judiciaires.
"En trois jours, cela fait beaucoup de dossiers chauds", admet une source au ministère de l’Intérieur. Le successeur d’Eric Morvan aura à les gérer, en plus du livre blanc et de la grande réforme annoncée des forces de sécurité intérieures.
Les deux ministres en charge de la police, Christophe Castaner et Laurent Nuñez, ont quelques jours pour choisir un successeur.
Plusieurs noms circulent en interne pour occuper le petit bureau du DGPN dans les étages de la place Beauvau.
"Sans que personne ne se détache vraiment. Il y a plusieurs options", glisse un syndicaliste prudent. Mais difficile, dans ce contexte, de prévoir qui sortira du chapeau.

Un policier ou un préfet ?

marianne

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