Anne-Sophie Chazaud
Voici que, comme le souverain pontife qui se met fréquemment à raconter n’importe quoi sitôt qu’il est en avion, saisi par quelque ivresse des cimes, le président de notre Presipauté, s’en revenant d’être allé imiter Chirac à Jérusalem, fut saisi du même mal.
Celui, déjà, de cette mode des fausses confidences des hommes politiques où l’on feint d’être naturel et où tout est calculé.
Celui, ensuite, de proférer un nombre important de paroles éminemment contestables voire parfaitement stupides, et d’autres carrément graves.
Je passe sur l’habituel couplet d’autoflagellat
La ficelle, même bien enrobée à la pseudo sauce Ricoeur, ne tient pas la route et cette compétition mémorielle n’est pas une nouveauté dans le kougloff intellectuel qui tient lieu de pensée au macronisme.
En revanche, des paroles particulièremen
En effet, Emmanuel Macron a affirmé qu’en opposition politique démocratique, on avait «l’interdiction
Hier, dans mon article chez Atlantico, je mettais en garde contre le fait que le vrai but avéré de la redoutable loi Avia était, au delà de favoriser le minoritarisme militant, de museler, à terme, l’opposition sociale et politique que l’on assimilerait promptement à de la «haine» que l’on criminaliserait
Il n’aura pas fallu attendre un jour pour obtenir la confirmation du bien fondé de cette analyse.
Emmanuel Macron évidemment se trompe, à dessein, puisqu’il s’agit là de mettre en place une rhétorique et un processus profondément anti-démocratiq
La haine est un sentiment, une opinion, et elle est particulièremen t répandue voire indispensable dialectiquement et précisément en politique, et particulièremen t quand on a affaire à un pouvoir sourd et aveugle qui avance tel un Panzer en mode Blitzkrieg.
Emmanuel Macron s’en est pris à ceux qui tiennent des «discours politiques extraordinairem ent coupables».
Emmanuel Macron s’en est pris à ceux qui tiennent des «discours politiques extraordinairem
Coupables, le mot est lâché.
Tout dans cette phrase est grave : criminalisation de la pensée, criminalisation de la liberté d’expression, criminalisation de l’opposition politique.
Et s’il se trouve de nombreuses personnes qui considèrent que, certes, nous ne sommes pas encore en dictature mais plus tout à fait en démocratie, il va bien falloir finir par les entendre et les écouter sauf à mettre plus de la moitié du pays à la Bastille avec un oeil en moins.
Tout dans cette phrase est grave : criminalisation
Et s’il se trouve de nombreuses personnes qui considèrent que, certes, nous ne sommes pas encore en dictature mais plus tout à fait en démocratie, il va bien falloir finir par les entendre et les écouter sauf à mettre plus de la moitié du pays à la Bastille avec un oeil en moins.
«Essayez la dictature et vous verrez!», lance-t-il du haut de sa petite quarantaine inexpérimentée en mode «qu’ils viennent me chercher!».
Eh bien, nous lui répondrions bien volontiers: «Essayez la démocratie, et vous verrez, c’est pas mal non plus! ».
Nous le réaffirmons avec force : ce pouvoir est éminemment liberticide et tous les ferments d’un contrôle autoritaire de l’opinion publique sont en place pour la reconduction aux manettes.
Nous le réaffirmons avec force : ce pouvoir est éminemment liberticide et tous les ferments d’un contrôle autoritaire de l’opinion publique sont en place pour la reconduction aux manettes.
Ils seront, pour cela, prêts à tout.
Le chant des partisans était chanté partout en France cette nuit.
Sera-t-il bientôt interdit au titre des paroles de haine ?
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