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lundi 27 janvier 2020

Télévision : y avait de la joie !

 
 
 
 26 janvier 2020
 
En ce début de semaine, la joie régnait dans toutes les télévisions et les hirondelles annonçaient un printemps mirifique.
 
Dès lundi, dans les gares et le métro, les reportages montraient les usagers des transports que l’annonce de la suspension de la grève mettait en joie.
 
Des usagers soulagés et heureux de pouvoir aller travailler sans marcher, depuis que l’âge pivot était devenu le futur âge d’équilibre.
Et après les terribles images des magasins et cafés désertés les semaines précédentes, on voyait aussi la joie des commerçants.
Leurs clients revenaient et le chiffre d’affaires montait en flèche.
Et comme un bienfait n’arrive jamais seul, on nous annonçait que la France attire de plus en plus d’investisseurs étrangers, heureux de venir placer leur argent dans l’économie française, laquelle rapporte aujourd’hui de juteux dividendes aux actionnaires du CAC 40.
Rien que de bonnes nouvelles qui mettaient les télévisions en joie ! C’était « les optimistes du lundi ».
Mais la joie régnait également au château de Versailles, où le Président Macron, revenu sain et sauf du théâtre des Bouffes-du-Nord, rayonnait de bonheur au milieu d’invités prestigieux.
Il recevait en grande pompe de nombreux entrepreneurs étrangers qui vont s’installer en France avec, à la clé, des d’emplois au SMIC par milliers et des dividendes par millions.

Oubliés, les quarante jours et quarante nuits de grèves et de manifestations…
Et, preuve par neuf, une enquête de l’institut Cocorico confirmait que la France était, devant les États-Unis et l’Allemagne, le pays où les très riches se sont le plus enrichis, à l’image de Bernard Arnault et ses 117 milliards d’euros.
Mais hélas, les meilleures choses ont une fin et, bientôt, les mauvaises nouvelles revenaient en cascade…
Un, notamment, chez qui ce n’était pas la joie, c’est Laurent Berger, dont le siège de la CFDT était envahi par des syndicalistes en colère ; il était même obligé de porter plainte contre eux, du jamais-vu !
Et puis, on voyait Martinez, crispé, moustache du petit père des peuples renfrognée, en train de haranguer la foule des irréductibles devant la centrale de Gravelines.
Et puis, les catastrophes étaient de retour : ports bloqués, avec les entreprises qui perdent de l’argent, nouveau virus en Chine qui va envahir le monde, tempête Gloria, inondations dans l’Aude.
Les correspondants sur place, chaussés de bottes en caoutchouc, se faisaient filmer sous la pluie devant une route inondée.
On interrogeait un malheureux devant son pavillon flottant et qui tentait de sauver quelques affaires, tout en précisant le montant de ses pertes.
Et même au fond du Québec, des Français s’étaient noyés en faisant de la motoneige.
Ce qui est bien, à la télévision, c’est qu’il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne trouvent une catastrophe à nous raconter.
Et pour couronner le tout, Macron en Israël pour commémorer les 75 ans de la libération d’Auschwitz.
Car le fascisme rôde et les élections approchent.
Attention, Hitler pourrait revenir !
Et vendredi, rebelote, une nouvelle journée de grève : panique chez les usagers, les commerçants… On prend les mêmes et on recommence, c’est économique, depuis les gilets jaunes, on peut ressortir les vieilles bobines, même plus besoin d’investir dans de nouveaux reportages.
C’est toujours pareil à la télévision comme avec Macron, avec les deux France en marche comme des barres parallèles, celle des riches, joyeux et toujours plus riches, et celle des pauvres et des classe moyennes qui s’appauvrissent et manifestent leur mécontentement…
Pire : on annonçait le retour de Ségolène.
Déjà bien installée sur son traîneau électoral, la mère Noël, reine des neiges et des oies blanches, revenait du pôle Nord et marchait sur l’Élysée.

Non, pas ça !

Jean-Pierre Pélaez

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