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lundi 18 mars 2019

Violences sur les Champs-Élysées : "On était en mesure d'intervenir, on ne nous a pas autorisés à le faire", dénonce l'Unsa-Police



Le kiosque de Michelle incendié le 16 mars 2019 sur les Champs-Elysées à Paris.
 

Deux jours après un samedi marqué par les violences sur les Champs-Élysées à Paris en marge de la mobilisation des gilets jaunes, et alors que le gouvernement a reconnu des dysfonctionnements dans l'organisation du maintien de l'ordre, le secrétaire général du syndicat Unsa Police Philippe Capon met en cause lundi 18 mars sur franceinfo "ceux qui ont décidé que ça se passe comme ça et qui n'ont pas donné les instructions" pour que les forces de l'ordre interviennent pour empêcher la casse.

franceinfo : L'État est-il en faute après les violences de samedi sur les Champs-Élysées ?

Philippe Capon : On savait que la manifestation de samedi allait être dure, difficile.
Je reprécise que les policiers et les forces de l'ordre perdent toute initiative, c'est-à-dire qu'elles n'agissent que sur ordre, elles n'interviennent que sur ordre.
Donc quand on est en manifestation, quand devant nous à 50-100 mètres, des casseurs sont en train de tout casser, les policiers se disent "Pourquoi on n'intervient pas ?"
Parce qu'ils n'ont pas les ordres d'intervenir, ça il faut que la population le sache.
C'est un choix, on a laissé casser un certain nombre de choses, je pense qu'il y a des responsabilités.
Il y a beaucoup de collègues qui m'ont appelé, qui m'ont dit ce n'est pas normal ce qui s'est passé.
On était en mesure d'intervenir, on ne nous a pas autorisés à le faire.
Je mets en cause ceux qui ont décidé que ça se passe comme ça et qui n'ont pas donné les instructions pour que ça se passe autrement.
Dans l'organisation du dispositif, on a mis douze compagnies de CRS à sanctuariser l'Elysée, faut le faire, mais est-ce que ce sont aux CRS de sanctuariser l'Elysée alors que ce sont des spécialistes du maintien de l'ordre, de l'intervention ?
Le ministre de l'Intérieur l'a encore redit lors d'une cérémonie CRS à Vélizy la semaine dernière, et les CRS, on ne les a pas utilisées comme on aurait dû les utiliser ce samedi.

Certains disent que le gouvernement a laissé faire les violences pour décrédibiliser le mouvement des "gilets jaunes". Qu'en pensez-vous ?

Je ne pense pas que le cynisme puisse être poussé jusqu'à cette situation, ce n'est pas possible qu'on puisse laisser faire ce qui s'est passé samedi.
Après, je pense qu'il y a un problème d'organisation, du maintien de l'ordre sur Paris depuis maintenant plusieurs semaines.
Il y a double autorité entre la Direction de l'ordre public et de la circulation et la Direction de la sécurité publique des commissariats, il faut que tout ça puisse évoluer sur un commandement unique, une gestion unique.
Des services sont concurrents et posent problème dans l'organisation du maintien de l'ordre et dans l'intervention du maintien de l'ordre sur Paris.
Ça a été dénoncé et il faut que le ministre de l'Intérieur puisse réagir avec un commandement unique, une gestion unique, une direction unique.

Les mouvements des "gilets jaunes" sont-ils trop difficile à maitriser ? N'étiez-vous pas assez nombreux ?

Il y avait 40 forces mobiles, donc escadrons de gendarmerie mobile et compagnies de CRS, à disposition du préfet de Police de Paris pour gérer le maintien de l'ordre sur la capitale.
Les mouvements sont effectivement compliqués.
Le mouvement des gilets jaunes s'est peut-être radicalisé, mais les casseurs profitent de l'opportunité de ce mouvement pour venir tout casser.
 "Gilets jaunes" ou autres, ils s'en foutent.
Ils sont là pour casser avec la volonté de nuire, de s'en prendre aux forces de l'ordre.
On a quand même assisté à une escalade qui est pour moi inadmissible, avec des véhicules de police qui ont dû reculer parce que les casseurs voulaient s'en prendre directement à eux, vouloir s'en prendre physiquement, on a vu ces images de manifestants qui voulaient ouvrir un véhicule de gendarmerie, pas avec de bonnes intentions.
Et s'ils avaient réussi à sortir les gendarmes du fourgon je pense que ça se serait très mal passé.

On est quand même dans une escalade qu'on n'avait pas forcément connue de personnes qui veulent s'en prendre physiquement aux forces de l'ordre et qui n'ont pour moi rien à voir avec le mouvement des "gilets jaunes".

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