Les lampistes paieront, après le saccage des Champs-Elysées, samedi, lors de la 18e mobilisation des Gilets jaunes.
Le préfet de Paris pourrait notamment y laisser des plumes.
Toutefois, Emmanuel Macron et Christophe Castaner ne s’en tireront pas à si bon compte.
Ils ont eux aussi à répondre devant l’opinion de leur légèreté.
L’amateurisme du ministre de l’Intérieur est devenu une risible curiosité devant tant de maladresses accumulées.
Il y a une semaine, Castaner se laissait voir dans une boite de nuit branchée de la capitale en train de siffler des verres de vodka.
Samedi matin, il estimait devant des télévisions que les Gilets jaunes avaient perdu : une auto-persuasion visiblement insufflée par le chef de l’Etat, parti skier pour le week-end avec son épouse dans les Pyrénées, à La Mongie.
Le retour précipité de Macron, samedi soir, dit à lui seul l’imprévoyance du pouvoir et sa constante incapacité à mesurer la gravité de la révolte populaire.
Avant de faire le procès des Gilets jaunes, il faut s’arrêter sur l’incompétence des plus hauts dirigeants.
Macron, qui prétend représenter le parti de l’Ordre, se montre aux yeux du monde comme le président d’un Etat incroyablement fragile.
Samedi, 1 500 casseurs ont été laissés en paix pour mettre à sac durant 10 heures plus de 90 commerces le long de l’avenue.
Une banque a été incendiée, mettant en péril les habitants des étages supérieurs.
Le Fouquet’s, célèbre restaurant, a été vandalisé.
Quatre kiosques à journaux ont été brûlés.
Ce lundi sur RTL, Laurent Nunez, bras droit de Castaner, a estimé que tous les Gilets jaunes présents samedi à Paris (10.000) étaient des "ultras", sans "aucune distinction".
Pour sa part, le premier ministre avait tenu à distinguer entre les manifestants et les incendiaires.
Cette faiblesse de l’Etat est aggravée par son aveuglement idéologique.
Depuis le début, Macron met en garde contre la "lèpre qui monte" avec les nationalistes, tandis que des ministres alertent sur la 'peste brune', qu’ils assimilent aux citoyens en colère.
Or la plupart des observateurs s’accordent à reconnaître que l’extrême droite n’a tenu qu’un rôle marginal, sinon inexistant, dans les dernières violences.
Seule Anne Hidalgo, maire de Paris, assure avoir vu, ce week-end, "des groupes d’extrême droite" à côté des pilleurs.
En réalité, ce sont 1 500 black-blocs, antifas, anarchistes, zadistes, islamo-gauchistes qui ont librement semé la terreur en signant leurs actes.
Parmi les tags tracés sur les Champs-Elysées : "Intifada partout".
La plaque en mémoire du capitaine Xavier Jugelé, assassiné par un terroriste islamiste le 20 avril 2017, a été recouverte du sigle de l’anarchisme.
Ces faits, observables depuis longtemps, devraient inviter les autorités à nommer les vrais coupables. Or il n’en est rien.
Il y a bien eu la désignation d’un commission d’enquête parlementaire, à la demande de la France Insoumise (extrême gauche), mais elle vise…l’extrême droite : une tartufferie parmi d’autres.
Reste aussi cette autre constatation inquiétante : il est exact que des Gilets jaunes excédés commencent à se laisser eux-mêmes gagner par la violence.
Certains d’entre eux ont prêté main forte aux casseurs professionnels.
Or cette banalisation de la brutalité risque de s’aggraver si le pouvoir persiste à jouer la montre tout en insultant quiconque lui tient tête, quitte à laisser le chaos s’installer pour décrédibiliser le mouvement.
La France malade attend toujours, en urgence, un médecin.
Elle n’entend pas croupir dans l'oubli.
Faudra-t-il qu'elle hurle ?.
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