Général (2s) Roland Dubois
Samedi, des militaires auront la mission de remplacer des policiers préposés à la garde de bâtiments « sensibles ».
L’objectif est de relever des forces de maintien de l’ordre de certaines gardes statiques pour qu’elles renforcent les moyens « de manœuvre » jugés trop mesurés samedi dernier.
Intention louable.
Certes, on ne connaît pas le détail des dispositions tactiques qui seront prises.
Peut-être envisage-t-on de laisser tout de même avec les militaires un volume de policiers susceptibles d’intervenir ; ce serait prudent.
Il est étonnant qu’on fasse appel à l’armée, qui est normalement de dernier recours dans les situations extrêmes quand tout le reste a échoué, alors que pas un coup de feu n’a été tiré jusqu’ici par les policiers et gendarmes, ce qui semble montrer que c’était plus la conduite des opérations qui était en cause que l’épuisement de leurs capacités à agir.
N’oublions pas que nos soldats ne sont ni instruits ni entraînés ni équipés pour ce genre de mission. On leur a appris à faire la guerre, donc à tuer.
Ils ne supporteront pas de recevoir pavés et cocktails Molotov pendant des heures sans réagir.
N’oublions pas, non plus, que les règles qui encadrent la légitime défense sont tellement restrictives (la riposte doit être proportionnée à l’attaque) qu’elles paralysent. Si des bandes foncent sur l’Élysée ou l’Assemblée nationale, même avec violence, que feront les militaires ?
Face à des hordes comme celles qu’on a vues à l’œuvre sur les Champs-Élysées, ils n’auront que l’alternative de laisser passer les émeutiers ou de tirer.
Dans les deux cas, ils risquent le discrédit.
J’espère que cela a bien été pris en compte et qu’on ne compte pas seulement sur un hypothétique effet dissuasif de leur seule présence.
L’État, trop souvent, par indécision ou lâcheté, laisse se développer des situations insurrectionnelles. Puis demande à ses forces de rétablir l’ordre ; et à la moindre « bavure » montée en neige par les médias, les blâme pour l’avoir fait.
J’espère qu’il n’en sera rien, cette fois.
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