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vendredi 22 mars 2019

«Dans une démocratie on parle d’élection pas de répression!! » L’édito de Charles SANNAT


Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
 
Quand on vole on vole, quand on pille on pille, quand on tue on tue, donc évidemment nous parlons dans ces cas de violences nécessaires pour stopper des actes illicites.

Un pillage de « gilets jaunes » reste avant tout un pillage.
Il ne faut pas confondre la répression de manifestations et d’un mouvement social avec la force nécessaire pour faire cesser de la délinquance.
Ceci étant posé, dans une démocratie on devrait parler justement d’élections et pas de répression.
 
« Jaunisse à Macron »

Pauvre mamamouchi du Palais.
Pauvre phare lumineux dans la nuit que personne ne veut plus suivre… « La jaunisse à Macron » ne semble décidément pas vouloir passer et d’après le dernier sondage réalisé par le Nouvel Obs, 57% des Français soutiennent encore le mouvement.
La maladie « la jaunisse à Macron » est une  ALD comme on dit dans le langage médical (et les ALD coûtent très cher à la sécu), à savoir, une affection de longue durée. Aucun traitement d’ailleurs ne semble fonctionner…
Il faut dire que le traitement répression 200 milligrammes n’est pas assez fort, ils veulent le passer à 500 milligrammes deux fois par samedi, mais cela ne sera pas bon non plus.
Quand, le cachet répression 200 milligrammes ne fonctionne pas mon Vidal médical (et politique) personnel conseille de passer directement au traitement de seconde intention à savoir une perfusion d’élections 1000 milligrammes qui généralement permet d’enrayer l’infection insurrection.
Mais quand on est con… on est con comme le proclame si bien la chanson!
Si vous prenez en considération la propagande médiatique qui tourne en boucle pour créer la détestation du mouvement, ces 57% sont un score évidemment considérable qui devrait alarmer en haut lieu, surtout si les grands mamamouchis velus et poilus souhaitent faire tirer sur la foule (ce n’est pour le moment qu’une expression) en utilisant massivement les LBD et autres gaz incapacitants (et ça c’est une réalité).
Une démocratie doit rester une démocratie, et dans une démocratie quand tout part en vrille, on n’envoie ni la troupe, ni les blindés, ni la police fracasser les manifestants fussent-ils très vilains et tendance pilleurs.
On arrête les pillards mais on essaie de ne pas les tuer même pour un tee-shirt du PSG, surtout pour un tee-shirt…
Aussi pénibles que soient ces scènes, elles ne méritent pas mort d’homme.
Pas plus que l’on ne tire sur son voleur d’autoradio (je sais maintenant c’est des MP3 bloutousse)
.
Vous savez ce que l’on fait dans une démocratie?

On en appelle à nouveau aux urnes!
Et lorsque l’on en appelle aux urnes, alors, le pouvoir est légitimement fondé à interdire toutes les manifestations le temps de la campagne électorale, pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions et le pouvoir se doit de respecter les temps de paroles et tout le tremblement démocratique en vigueur.
Le pire, c’est que compte tenu de la décrépitude des oppositions, En Marche et Macron pourraient sortir vainqueurs d’une telle élection!
Mais cela est valable avant de réprimer dans le sang, puisqu’on nous explique désormais sur les plateaux, qu’il va falloir accepter un peu de « casse »…. comme si elle n’avait pas déjà eu lieu avec les 4 000 blessés!
 
Pour les gendarmes, la stratégie de l’encagement provoque les violences ! Le titre de l’article? « Des gendarmes accusent »!!!

Je cite cet article de l’Essor de la Gendarmerie Nationale qui n’est que du bon sens.
Depuis l’ouvrage écrit par Sun Tzu en 500 avant JC intitulé « l’Art de la Guerre » et qui reste 2 500 ans après, un grand classique de la stratégie.
Dans l’Art de la Guerre, l’idée c’est de gagner la guerre… et la meilleure des guerres c’est celle que l’on n’a pas à mener… bref, quand on détaille l’approche de ce vieux stratège, Sun Tzu explique à un moment dans son ouvrage, que mieux vaut laisser à l’ennemi une porte de sortie, car quand un ennemi est acculé, vous n’obtiendrez d’autre effet que de le transformer en bête sauvage.
Que l’autre se transforme en bête n’est pas un problème.
D’ailleurs, pour la télé, et pour faire de belles images à des fins de propagande, transformer l’autre, en bête sauvage pour le « déshumaniser », pour pouvoir mieux justifier de le « tuer », de le réprimer est justement le procédé utilisé par tous les fascismes pour « justifier » de tuer l’autre.
C’est même plutôt bien et fort pratique.
Après pour ceux qui doivent maintenir l’ordre et faire face aux « bêtes sauvages » c’est nettement moins drôle, parce qu’évidemment, cela devient foutrement dangereux et qu’une bête sauvage ça blesse.
Gagner une bataille pour mourir quelques heures après des blessures infligées par les bêtes sauvages n’est pas a priori une grande réussite.
C’est cela que dit Sun Tzu et que les gendarmes tentent d’expliquer en haut lieu.
Quand on titre dans la gazette des gendarmes, que « des gendarmes accusent », il faut comprendre qu’il y en a en bas, qui ne sont pas très contents… et c’est pas bon pour ceux d’en haut!
Je sais notre ministre Castaner est plus occupé à galocher en public la jeune Clara – ce qui a fait dire à Canteloup dans ma matinale préférée d’Europe 1 que l’engueulade passée par Macron n’avait été que celle de la décennie, Castaner ayant reçu l’engueulade du siècle par… sa femme (ce que je veux bien imaginer!!!) – qu’à lire les classiques.
Bref, entre deux soirées mousse en boite de nuit, Castaner, devrait plutôt relire Sun Tzu (ou lire tout court).
Tu verras Christophe, c’est un bouquin assez « castoche » à lire…
 
En attendant voici ce qu’en disent les gendarmes.
 
« Le jour J, un groupe de Gilets jaunes, auxquels se mêlent des participants à la Marche pour le climat égarés, se retrouvent coincés entre les deux.
Sans issue de sortie possible, la tension monte vite.
Ils essuient les tirs de grenades lacrymogènes lancées de part et d’autre. “A l’inverse de la doctrine de maintien de l’ordre en Gendarmerie qui prévoit toujours une porte de sortie pour les manifestants, on les a encagés », déplore un officier présent dans le dispositif. « Au bout d’un moment, ils s’en sont pris aux boutiques sur les côtés, où les forces de sécurité étaient quasi inexistantes, ce qui n’est pas étonnant au regard du volume global mobilisé et de l’importance donnée aux points statiques”.
Un officier supérieur ajoute : “Cela fait des semaines que la Direction de l’ordre public et de la sécurité de la préfecture de Police nous impose son dispositif de l’encagement. On doit reculer pour éviter les drames car la violence des ultras est énorme. Un jour, ça se terminera mal, on aura un mort d’un côté ou de l’autre”.
Source ici l’Essor de la Gendarmerie
 
Il y a donc des choses qui ne tournent pas rond et qui mettent tout le monde en danger, nos policiers et gendarmes comme les manifestants.
L’un de mes slogans préférés étant que lors des manifestations les totalitaires marchands envoient des smicards taper sur d’autres smicards, ce qui devrait finir par faire réfléchir tout le monde.
 
La casse supplémentaire c’est des morts, et les morts ne seront pas acceptables… ni acceptés!

Si le pouvoir s’entête dans la répression, c’est qu’il fait une immense erreur d’appréciation.
Et j’invite tous les mamamouchis à bien lire ce dernier sondage qui semble être passé à travers les mailles de la censure.
1/ Grand débat : 86% des Français pour un changement de politique économique et sociale.
2/ 78% ce qui est une forte majorité se prononce pour la rénovation des « institutions et de la démocratie ».
3/ 64% jugent veulent organiser un référendum « sur une ou plusieurs propositions issues de ce débat ».
4/ 62% soit une très nette majorité veut l’inscription dans la Constitution d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) « permettant de convoquer un référendum si une pétition recueille un nombre suffisant de signatures ».
5/ 54% des Français pensent que la démocratie fonctionne mal…
6/ 57% des Français continuent à soutenir le mouvement soit en se disant  « gilets jaunes »  pour 10% soit en les soutenant 47%.
7/ 71% pensent que le grand débat « est surtout un moyen de communication pour le président de la République et le gouvernement » et à juger qu’il était « nécessaire compte tenu des conflits sociaux récents ».
8/ 63%pensent que le mouvement des gilets jaunes doit rester « un mouvement social » et ne pas se présenter aux élections.


Conclusion? Cela va très mal se passer…

Tous ceux qui défendent l’idée qu’en démocratie, on sauve la république en sortant les blindés, en tirant pour le moment au LBD, en mutilant et blessant des milliers de Français sont des imbéciles politiquement ineptes et incompétents et plus encore terriblement dangereux pour notre pays et bien évidemment la démocratie elle-même.
Notre pays et notre démocratie sont suffisamment forts pour ne pas avoir besoin de blindés.
Ce n’est ni la république, ni la démocratie qui ont besoin de blindés mais une bande au pouvoir qui a été élue légalement mais qui est perçue comme illégitime.
Peu importe ce que vous pensez.
C’est vécu ainsi, donc cela existe ainsi, donc les faits expriment cette réalité.
Les gens sont indignés! comme je le disais dans cet article et c’est aussi cela que matérialise ce sondage.
Dans une démocratie on retourne aux urnes, et je suis estomaqué, ahuri, d’entendre que beaucoup, pensent qu’ils pourront faire l’économie… du vote!
Le vote est la seule solution pacifique en démocratie pour régler les problèmes graves.
 
Les gens sont polis. Ils jouent le jeu du débat !

Je suis le premier à le dire et l’écrire.
Je n’attendais dès le départ strictement rien de ce grand débat, mais il ne fallait pas le refuser et jouer le jeu.
Il fallait lui donner une chance.
Parce que nous sommes polis.
Parce que nous croyons à l’idée de la démocratie, parce que nous ne sommes pas des révolutionnaires d’opérette et que beaucoup, ne veulent pas plus le chaos que la destruction.
Mais, la détresse doit être entendue.
Le besoin de renouvellement démocratique doit être entendu.
La nécessité de repenser notre fiscalité et notre solidarité doit être prise en compte et c’est au peuple de choisir son destin, ses prélèvements, et ses redistributions.
Le souhait et le besoin de retrouver nos souverainetés doivent être compris.
 
Pas de répression, des élections !

Je le dis à tous et à chacun.
Dans une démocratie, on ne tire pas on vote.
Mieux vaut une élection piège à cons, qu’une répression délirante.
Ceux qui soutiennent la répression, ou prennent un air docte en expliquant que la violence ça suffit et qu’on a qu’à tirer sur les pillards et les casseurs ont terriblement tord.
Terriblement.
Ils ne peuvent pas vouloir faire tirer sur des pillards de tee-shirt du PSG ce qui revient à autoriser la peine de mort et refuser le RIC sous prétexte que le peuple dans sa bêtise crasse voudrait rétablir la peine de mort…
Le respect de la vie ne se discute pas.
Le respect de la vie ne se négocie pas.
 
Le droit sacré à la vie ne souffre aucune dérogation.

Ces principes ne souffrent aucune exception et que les dirigeants ne commettent pas l’erreur de croire que les Français sont suffisamment anesthésiés pour avoir oublié cela.
Encore une fois, les gens sont polis, courtois, et jouent le jeu du débat et de la démocratie…
Après si on leur tire dessus, on rentre dans un autre contexte.
Que les forces de l’ordre ne se compromettent pas non plus dans une telle action, car celui qui devra rendre des comptes en premier sera celui qui appuiera sur la gâchette. Il ne sera pas le seul, mais il sera le premier, et il faudra expliquer autre chose que « c’était les ordres », car ce sera une objection irrecevable et un argument bien court surtout que la loi est assez claire sur le fait de ne pas obéir à un ordre illégal comme celui de tirer sur les foules…
Vous savez, les fonctionnaires de l’époque des « zeureslesplussombres » de notre histoire avaient invoqué ce genre d’ineptie pour se soulager juridiquement à défaut de le faire moralement, alors depuis, la loi a verrouillé ce genre d’échappatoire à l’époque où nous avions encore l’ambition d’être une démocratie dotée de contre-pouvoirs et autre garde-fous!
1. L’article 28 de la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires précise :
« Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public. Il n’est dégagé d’aucune des responsabilités qui lui incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés. »
2. L’article 122-4 alinéa 2 du Code pénal dispose que : « n’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime sauf si c’est cet acte est manifestement illégal » vise l’hypothèse où un supérieur hiérarchique donne l’ordre à son subordonné de commettre une infraction.
 
Voilà les choses mises bien au clair.
Encore une fois, les gens sont très courtois et très polis tant que les institutions fonctionnent bien à tous les étages.
Elles sont plutôt bien faites… dans textes, de moins en moins dans les faits… surtout depuis que certains veulent aussi changer les textes!
La différence entre une démocratie et une dictature c’est que dans la première on convoque des élections, dans la seconde, on fait de la répression.
Je le dis à tous et à chacun.
Quand on confond maintien de l’ordre avec maintien au pouvoir alors la police se transforme en milice.
Quand la police est considérée non plus comme la police du peuple mais comme la milice des dirigeants, alors, il ne faudra pas que nos bobos des beaux quartiers découvrent effarés ce qu’est la violence d’un peuple qui reconquiert sa liberté.
En France, cette violence peut être inouïe et elle le sera!
 
Le Sénat dernier rempart et ultime contre-pouvoir pour éviter le pire.

Une bonne nouvelle est arrivée jeudi 21. LREM ne décolère pas, certes.
Le Sénat vient de transmettre le dossier de Benalla et de plusieurs autres collaborateurs à la justice pour que cette dernière fasse son travail.
Le Sénat est une vielle institution républicaine, dont on accuse souvent ses membres d’être un peu vieux, limite grabataires. La vieillesse a un immense avantage, avec l’âge on apprend généralement la tempérance, la modération et la retenue.
C’est évidemment ce qui fait terriblement défaut à un ministre comme Castaner ou à un président comme Macron.
C’est au Sénat de faire en sorte que l’on ne s’enferme pas dans la répression mais de rouvrir le champ de l’élection seule voie démocratique possible.
Il n’y a plus que le Sénat capable de constituer le rempart ultime avant le pire.
J’écrivais il y a 3 mois, début janvier, qu’il fallait préparer la transition et le départ de Macron dans le respect des institutions et que c’était au président du Sénat dans un tel cas d’assurer la transition et le tenue de nouvelles élections.
 


La question est de savoir si nous allons y arriver, avant, ou après les morts.
Avant les morts Macron pourrait encore espérer remporter des élections faute d’opposition.
Après les morts, son cas risque de relever de la justice populaire… toujours trop expéditive.
Ce jour-là certains voudront se souvenir de ce que disait la Constitution ou le fait que la peine de mort n’existe pas.
Il serait souhaitable de créer les conditions pour ne pas avoir à vivre de tels événements et rappeler chacun au bon sens élémentaire.
En démocratie on ne demande pas plus de répression mais plus d’élections.
Dernière chose, tout le monde serait également bien inspiré de laisser l’armée à sa place, à savoir dans les casernes car ils se pourraient que les canons ne soient pas tournés dans le sens initialement prévus par les mamamouchis du Palais.
Moins il y a d’armes et de fusils dans les rues plus tout le monde se portera bien.
Il n’y a pas à dire, jamais le destin de la France n’a autant reposé entre les mains du Sénat et de son rôle modérateur qui je le souhaite peut s’avérer salvateur.
Jamais.
D’ici là, il est toujours bon de rappeler la force de la non-violence comme arme redoutable et l’importance de ne pas céder aux provocations pour qu’elles ne soient pas instrumentalisées pour légitimer un recours à la force rendu nécessaire contre des pillards…
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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