© VALERY HACHE Source: AFP
Geneviève Legay gisant au sol à Nice après sa chute le 23 mars.
L'enquête se poursuit sur les conditions dans lesquelles la manifestante Geneviève Legay a été blessée à Nice le 23 mars.
Mediapart produit de nouveaux témoignages qui contredisent la version qui a été défendue par le président de la République.
Dans un procès-verbal que le site d'enquête dit avoir consulté, un officier de police judiciaire (OPJ) a écrit le 23 mars à 19h05 : «Selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions.»
Un policier auditionné lors de l'enquête après que Geneviève Legay a été blessée aurait également déclaré : «Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. […] C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre.»
Le garde du corps d'un journaliste a également relaté le moment de la chute de Geneviève Legay à Mediapart : «Nous étions à deux mètres d’elle comme je l'ai expliqué aux policiers lors de mon audition. Geneviève Legay était comme nous en première ligne, personne ne l’a séparée des policiers qui ont chargé brutalement. Je n’ai pas vu lorsqu'elle est tombée. Je suis moi-même tombé et j’ai entraîné avec moi le caméraman pour le protéger. Quand je me suis relevé, j’ai vu qu’elle était à terre avec du sang qui coulait de sa bouche.»
Un autre témoin contacté par le site d'investigation, Thibault Huart, secouriste de rue, a expliqué : «Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu'elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire.»
Un témoin nommé «Bernard M.» par Mediapart affirme avoir vu Geneviève Legay «poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d'un plot, d'un pylône.»
Et le site d'investigation de spéculer : «Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l'origine des côtes fêlées ?»
Le commissaire Souchi, qui a ordonné la charge policière à ce moment-là, le 23 mars, a également livré sa version des faits à Mediapart : «Suite [aux] sommations, il y a eu des avancées adaptées qui font qu’une dame est tombée. Elle est tombée comment ? C’est un accident. Et il y a une enquête qui est faite sous l’autorité du procureur de la République.»
L'avocat de sa famille avait fait savoir qu'une plainte serait déposée «pour violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable» et une enquête a été ouverte par le procureur de Nice.
Depuis cet incident très médiatisé, Emmanuel Macron a souhaité un «prompt rétablissement» à la manifestante «et peut-être une forme de sagesse» en ajoutant : «Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci.»
Il a également fait savoir que les policiers n'étaient pas entrés en contact avec elle au moment de sa chute.
Lire aussi : Gilets jaunes : Geneviève Legay poussée par la police ? Ce que révèlent les vidéos
RT France
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