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mardi 19 mars 2019

Chapitré par le président, Castaner sait qu’il n’a plus droit à l’erreur


 
 
Le premier flic de France a été conforté à son poste par Edouard Philippe. Mais Christophe Castaner sait qu’il n’est pas passé loin de la sanction. AFP/Georges Gobet
 
Nathalie Schuck (@NathalieSchuck) avec Valérie Hacot (@vhacot1)
18 mars 2019
 
Après ses frasques en boîte de nuit, le ministre de l’Intérieur est très fragilisé par les violences de samedi à Paris.
 
« La soufflante du siècle », glisse une source dans l’exécutif. Après la désastreuse journée de samedi sur les Champs-Élysées, le président a, de sources concordantes, passé un énorme savon à son ministre de l’Intérieur.
« Macron lui a remonté les bretelles avec une très grande sévérité, en mode y’en a marre. C’était tendu et limite désagréable », confie le même.
Au point de menacer le « premier flic de France » de le débarquer du gouvernement ?
 « Ça a failli… »
 
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En macronie, d’aucuns s’agacent de ce ministre « champion de la com ».
 « Il ne fallait pas le prendre ! », tacle même un fidèle du président, qui rappelle que, lors du remaniement de la mi-octobre, les profils du Républicain Frédéric Péchenard, du ministre Gérald Darmanin, du haut fonctionnaire Jean Castex ou de l’ex-patronne de la PJ Martine Monteil avaient été évoqués.
« À un moment, il va falloir qu’il soit pleinement aux commandes ! C’est gentil de charger le préfet de police, mais c’est lui qui décide », peste un conseiller du gouvernement.
Ses frasques en boîte de nuit ?
 « Ça n’a pas facilité les choses pour préparer la réponse à la mobilisation des Gilets jaunes », déplore le même.
D’aucuns, à cet égard, s’étonnent que le ministre de l’Intérieur n’ait découvert que jeudi que Voici et Closer l’avaient mis à la Une.
Un signe d’amateurisme, juge un macroniste : « C’est quand même un problème ».
À ce stade, Castaner ne devrait pas porter plainte.
« La priorité, c’est de gérer l’ordre public », dit un proche.
 
«En temps normal, lui et Laurent Nunez auraient été démissionnés»
 
Pas question, pour autant, de s’offrir une crise politique en changeant le locataire de la place Beauvau.
« Ils vont protéger Casta. En temps normal, sous la Ve République, les deux ministres, lui et Laurent Nunez, auraient été démissionnés », relève un bon connaisseur des questions de sécurité. Certes, l’exécutif reconnaît des « dysfonctionnements opérationnels » mais les impute au préfet de police Michel Delpuech.
Ainsi Édouard Philippe a-t-il marqué toute sa « confiance » à Castaner pour le conforter à son poste. « D’ailleurs, ils sont sortis ensemble samedi », relève Matignon.
 Comprendre : pour une revue des troupes, bien sûr…
 
«Ce n’est pas pire que d’aller au ski…»

Ce lundi, une partie de la majorité s’est mise en mode « sauvons le soldat Casta ».
« Il est au boulot. Il a vécu en quatre mois ce que d’autres ont vécu en quatre ans. Il enchaîne les crises, il n’a pas démérité », défend avec vigueur un ami politique.
« Il a bien pris la foudre en décembre au plus fort de la crise, il a porté la loi anticasseurs, et là, il y a eu un loupé », relativise une source gouvernementale.
« Christophe tient la route », le soutient encore un autre.
Quant à son apparition dans la presse people : « Ce n’est pas pire que d’aller au ski… », juge l’un, en allusion au séjour écourté du chef de l’Etat dans les Hautes-Pyrénées.
Dans les couloirs du pouvoir, on veut croire que le pire est passé.
« Ça ne merdera pas de nouveau samedi, tout le monde s’est défoulé. C’était le chant du cygne des Gilets jaunes », pronostique une source dans l’exécutif.

Au sein du gouvernement, on relève que l’enjeu pour Castaner va désormais être d’assumer que les forces de l’ordre fassent des blessés, voire pire, lors de nouvelles mobilisations non déclarées : « Il va falloir assumer, même si un black bloc qui met le feu au Fouquet’s s’en prend une et finit tétraplégique. »

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