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lundi 11 mai 2015

Evry : chez Valls, les impayés de l’Etat mettent à l’arrêt le chantier de la police

Florence Méréo | Publié le Lundi 11 Mai 2015, 16h44 | Mis à jour : 16h44




Evry, direction départementale de la sécurité publique. L’État doit 280 000 € à GTM, une filiale de Vinci, qui a stoppé les travaux dans la ville du Premier ministre le temps d’être payée. (LP/F.M.)

L’immense échafaudage est toujours dressé. Mais plus aucun ouvrier n’y est juché. A Evry, voilà bientôt trois semaines que GTM, une filiale du groupe Vinci, a levé le pied sur le chantier de réhabilitation et d’extension du siège de la police en Essonne.

Et pour cause : dans la ville du Premier ministre Manuel Valls, l’Etat n’a pas payé l’entreprise depuis près de quatre mois !
Trois factures d’un montant global de 280 000 € n’ont pas été réglées à la société mandatée pour moderniser et mettre aux normes le bâtiment vieillissant.
En décembre, GTM avait sorti une première fois le gyrophare en stoppant plusieurs jours son chantier, faute de voir ses factures honorées.
 L’Etat avait alors réglé sa dette… mais il a récidivé à peine un mois plus tard.
« Ce projet pâtit d’un enchaînement de circonstances défavorables », admet Gérard Clerissi.
Mais selon le directeur des finances et de la commande publique à la Préfecture de police, le problème viendrait d’un « bug informatique » lié au logiciel Chorus par lequel passent, depuis 2011, toutes les dépenses de l’Etat.

 « L’engagement juridique de ce chantier avait été saisi dans Chorus comme il se doit, mais il y a eu un changement de sous-traitants.
 Les nouveaux montants ne correspondaient plus à ceux saisis, bloquant de fait leur règlement », décrypte-t-il.

« Que se passera-t-il si un détenu nous file entre les mains ? »

Quatre mois de « bug », un chantier déjà en retard de nouveau arrêté… tout pour faire grincer les dents des policiers dont le travail se trouve modifié.
Car le nouveau bâtiment de près de 1 000 m2 s’élevant sur trois étages dans la ville-préfecture doit, outre la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), accueillir les nouvelles cellules de garde à vue.
 Celles-ci seront mises aux normes, avec des toilettes incluses, un tiroir pour l’arme des policiers, une salle pour les avocats et médecins.
 Elles doivent occuper tout le rez-de-chaussée.


 Problème : dans l’optique d’une livraison « à l’heure » du nouveau bâtiment, les anciennes cellules — « complètement cradingues », selon un policier — ont été détruites ! Les fonctionnaires du commissariat d’Evry doivent ainsi transférer les personnes interpellées à quelques encablures de là, au petit dépôt du tribunal.
« Ils sont amenés à pied plusieurs fois par jour. Cela fait faire de nombreux aller-retour. Que se passera-t-il, si, pendant un trajet, un détenu nous file entre les mains ? » s’inquiète un policier.


Le bâtiment de trois étages en construction doit accueillir les nouvelles cellules de garde à vue et un centre de coordination technique LP/F. M

Le bâtiment doit aussi abriter un  centre d’information et de commandement (CIC) flambant neuf . Une sorte d’alpha et d’oméga de la coordination des patrouilles pour tout le département avec notamment une salle pour géolocaliser les véhicules de police.
 « C’est un outil technique très attendu par les policiers qui est de fait repoussé », s’agace Claude Carillo.

 Le secrétaire départemental du syndicat Alliance soulève le paradoxe : « On nous demande exemplarité et déontologie. Mais dans la ville de Valls, l’Etat met en danger des entreprises et des fonctionnaires en ne payant pas ses factures ! Quelle image de la police donne-t-on ? »

Gérard Clerissi assure qu’il a « bon espoir » que la situation se règle « rapidement ».

« J’ai passé un message appuyé au service compétent (la Direction départementale des finances publiques des Yvelines, NDLR) pour exécuter la dépense afin de le sensibiliser à ce dossier. Tout sera remis dans l’ordre », promet-il sans pouvoir dire quand aura lieu le « démenottage » du chantier dont la livraison était prévue en décembre dernier.
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