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vendredi 22 mai 2015

Les squatters de Maryvonne ne sont pas des ordures

                                        


Le 22/05/2015

Le tort indéniable de Maryvonne est de ne pas avoir fait un détour par Lampedusa avant de venir se plaindre à la mairie de Rennes. La boulette. L’erreur fatale qui la contraint aujourd’hui à squatter le domicile de son fils...

  Pour avoir omis de porter plainte dans les 48 heures contre ses squatters, la désormais célèbre Maryvonne se trouve toujours dans l’incapacité de réintégrer sa maison située dans la ville de Rennes.
Aujourd’hui vendredi 22 mai, le tribunal devra statuer sur la légalité de l’occupation.
 En attendant cette décision très attendue, c’est au tour des squatters de passer à l’attaque via une déclaration dans laquelle ils clament l’injustice qui les frappe.
On en est tout ému.
« On a essayé de nous faire passer pour des ordures, de monter un buzz contre des pauvres qui s’organisent. » 
 Le qualificatif « ordure » semble effectivement inapproprié, tant il est faible.
 Les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas les scandalise et nous les comprenons.
 Façade taguée, arbres du jardin abattus, cloisons détruites, barbelés ici et là.
 Le tout dans la maison d’une personne de 83 ans contrainte de loger provisoirement chez son fils… D’autres appellations moins flatteuses sembleraient mieux adaptées pour qualifier la vraie nature du groupe qui occupe la bicoque.
  Quitte à jouer les « Robin des bois » de l’immobilier, l’idée de squatter une somptueuse résidence secondaire vacante 11 mois sur 12 ne leur a pas traversé l’esprit.
 Demeurés à souhait, les voilà jouant les justiciers dans une pauvre baraque appartenant à une femme âgée.
Bienvenue chez Maryvonne !
Il y a encore de la place.
Peut-être le tribunal décidera-t-il de transformer la demeure en atelier protégé.
 Un refuge pour cas sociaux déficients, inaptes.
 Maryvonne en chef d’équipe.
 L’affaire est jouable.

De son côté, la mairie a fait clairement comprendre qu’elle préférait loger des migrants qui, eux, étaient en situation d’urgence.
Pas Maryvonne.
Qui peut faire du camping.
 La saison s’y prête.

 Donc la mairie a d’autres chats à fouetter et, notamment, entre aménagements de rond-point et réfection de gymnase, résoudre la misère du monde.
 Des millions de sans-abri en Afrique, on ne sait combien en Asie…
 Le travail est considérable.
 La déclaration de l’attachée de presse de la ville vaut son pesant de cacahuètes :
 « Maryvonne Thamin n’est pas dans une situation d’urgence. Elle a un logement, certes en dehors de Rennes (chez son fils temporairement), mais elle ne fait pas partie des publics que nous aidons en priorité. »

 Et le meilleur pour la fin : « La ville de Rennes épaule déjà l’État quand il se montre dans l’impossibilité de loger des publics prioritaires, comme les demandeurs d’asile et les migrants qui sont, eux, dans des situations d’urgence. »

 Et voilà. Le tort indéniable de Maryvonne est de ne pas avoir fait un détour par Lampedusa avant de venir se plaindre à la mairie de Rennes.
 La boulette.
 L’erreur fatale qui la contraint aujourd’hui à squatter le domicile de son fils…

 Si le tribunal venait à donner raison aux squatters, des travaux d’agrandissement vont s’imposer.

Dans le cadre d’une transformation de la bâtisse en atelier protégé, la surface est trop petite pour accueillir l’équipe municipale dont la vocation évidente est de s’adonner à la fabrication de cagettes, mise en forme de cartonnages, coloriage, etc.

 Au moins, Maryvonne n’aurait pas pleuré pour rien.

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